Interview de Guillaume Imbert, gérant de l’agence réceptive Terra Caribea au Costa Rica.

Propos recueillis par Virginie Roé

Quelle est la situation du tourisme réceptif au Costa Rica ?

Les frontières ont réouvert ce 1er août après avoir été fermées depuis mars. Nous sommes restés en contact avec nos prestataires locaux durant cette période, ils font leur possible pour patienter en attendant le retour de l’activité touristique. Chez Terra Caribea, tout le monde est resté optimiste. Effectivement le Costa Rica affiche à son palmarès une des meilleure gestion de la crise en Amérique centrale et latine. Par ailleurs la période creuse a été propice à la réalisation de travaux et au retour d’une nature encore plus luxuriante. Nous nous tenons prêts pour accueillir de nouveaux voyageurs.

Quelles mesures concrètes avez-vous mises en place auprès de vos équipes et de vos clients ?

Nous avons adopté le télétravail assez rapidement pour respecter les procédures mises en place dans le pays. Notre priorité a été de rassurer nos voyageurs sur place au moment de la fermeture des frontières et de les accompagner dans le retour dans leur pays respectif. Nous avons pris contact avec l’ensemble des voyageurs dont le voyage était prévu pour fin mars et avril pour anticiper et reporter leur voyage. En effet, l’ordonnance signée par le président de la République nous a permis de proposer des reports sous forme d’avoirs valables 18 mois à tous nos voyageurs.

Aujourd’hui plus que jamais nous restons connectés et informés sur la situation mondiale. Nous suivons quotidiennement l’actualité de la France et du Costa Rica. Nous restons en contact avec Air France, l’ambassade et la CCI pour appréhender au mieux le voyage de demain.  Une de nos priorités est de s’assurer des bonnes mesures sanitaires pour que le voyageur puisse venir en toute sécurité dans notre beau petit pays. Que ce soit au sein de notre agence, dans l’ensemble des services proposés ou encore auprès de nos prestataires, un protocole d’hygiène sérieux sera mis en place dès aujourd’hui pour l’accueil de nouveaux voyageurs dès ce mois d’août.

Nous avons à ce titre mis en ligne sur notre site une page d’informations et actualités sur le coronavirus au Costa Rica ainsi que des précisions sur le protocole dé sécurité.

Quels sont vos projets et vos réflexions en cours ?

Cette crise a eu un impact clair sur notre vision du voyage et sur notre manière de le penser. Dans cette pause du voyage, nous avons pris le temps de réfléchir sur son sens. Notre projet découle de ces réflexions, à savoir proposer de nouvelles expériences sur des thématiques de reconnection : reconnection à soi, reconnection à la nature ainsi qu’aux autres. Notre idée est de permettre aux voyageurs d’agrémenter leur voyage de modules inspirants et inspirés par ces thématiques. Nous souhaitons aussi sensibiliser les voyageurs au monde de demain au travers de références (articles, documentaires, podcast) et de rencontres avec des acteurs locaux. Que ce soit par le yoga dans un lieu dominant l’océan, par un shot d’adrénaline en sautant à l’élastique au cœur de la forêt de Monteverde ou en apprenant à prendre soin de la nature et des animaux qui l’habitent, votre voyage revêtira un sens plus profond que de simples vacances. Revenir transformé ?…Même un tout petit peu, notre pari sera gagné.

En plus de repenser la façon de voyager, nous avons appris à mieux connaître les prestataires avec lesquels nous avions l’habitude de travailler. Cette période a eu l’avantage de nous offrir du temps pour connaître les réelles actions RSE de nos prestataires. Ainsi nous connaissons encore mieux nos services et leurs empreintes écologiques.

Une nouveauté qui vous tient à cœur ?

Nous sommes en pleine recherche de ces nouvelles expériences et il n’est pas aisé d’en faire une sélection. Nous sommes impatients de vous les faire découvrir. Deux d’entres elles ont tout d’abord été sélectionnées. La première est une expérience en kayak sur 3 jours dans le Golfo Dulce pour explorer la péninsule d’Osa qui abrite le parc national du Corcovado. Dans ce parc se trouve 3 % de la biodiversité mondiale et nous offrons une façon unique de le découvrir. La seconde est un volontariat, certes court, au cœur d’une réserve pour apprendre et comprendre les relations entre la faune et la flore du pays. Ne pas se contenter de voir des animaux, mais en prendre soin. Ne pas se contenter de regarder des plantes, mais apprendre à les écouter. Telle est notre vision du voyage.

Comment voyez-vous le réceptif de demain et après-demain ?

Nous pensons que le réceptif sera encore plus local : actif dans la société et dans l’évolution vers le monde de demain. L’expertise sera toujours notre priorité, pour offrir, autant que possible, de vraies expériences. Le réceptif de demain devra être conscient des défis qui nous attendent. Il devra raconter une histoire.

Après-demain ?…Le réceptif sera une ouverture vers de nouvelles formes d’aventures. Fermez les yeux et imaginez un voyage sous forme de jeu : chaque partie, chaque énigme, chaque rencontre ou simplement lancement de dés détermine la suite de votre voyage. Pas d’organisation, juste du feeling.

Bonus : produit coup de cœur du moment

La Tierra madre Eco-lodge, lieu tenu par une jeune famille belge.

Cet éco-lodge situé tout au Nord du Guanacaste et à la frontière du Nicaragua a été entièrement construit sur un terrain vierge au coeur de la nature. C’est grâce à un vaste jardin de permaculture, à des bio-constructions et à une brigade de bénévoles que cette famille a créé son coin de paradis loin de tout. Après huit années à vivre en haut de leur colline avec une vue sur les trois volcans du pays voisin, ils s’ouvrent au tourisme et partagent avec les voyageurs leur quotidien hors du commun.