Avant-propos

Un logiciel de gestion développé par des professionnels du tourisme pour des professionnels du tourisme ?

C’est une façon de présenter Toogo, l’arme (pas) secrète de Terra Group pour la production de programmes sur mesure 2.0 avec le sourire.

C’est en tant que commercial Toogo que Pierre s’est rapproché de Terra Group, pour devenir quelques mois plus tard le sémillant manager de Terra Caribea.

En rangeant ses cartons au Costa Rica, il a retrouvé un texte écrit il y a quelques années, au retour d’un salon professionnel en Suède.

Rédigé dans le style d’une série qui faisait alors fureur sur une célèbre chaîne cryptée, si vous voyez ce qu’on veut dire.

Il nous a bien fait rire, on espère que vous aussi : )

Presque tout ce que vous allez lire a été vécu exactement tel que décrit par son auteur.

Départ Paris Charles de Gaulle, 3h du matin dans le Marais, rendez-vous pour la navette de nuit devant la tour St-Jacques. Apparemment d’autres gens un peu plus saouls se rendent aussi à l’aéroport.

Ambiance Noctilien dans Paris, c’est chaleureux. Départ du bus, les gens saouls se sont arrêtés en chemin… plutôt une bonne nouvelle.

50 minutes de visite panoramique de nuit au milieu des plus beaux paysages de banlieue parisienne jusqu’à l’arrivée au Terminal 1, le terminal officiel des stagiaires de Charles de Gaulle, même les annonces en français sont hésitantes : “pour les passagers du vol … 231 … non 215, en direction de Munich … ou Berlin …, regardez les panneaux … il semble y avoir un changement … ou une annulation”.

Les Allemands ayant décidé de faire grève, le vol est reporté de 5 heures, on double le temps de trajet…

Au lieu d’aller à Göteborg, j’aurais pu rejoindre San Francisco, l’idée fait un tour dans ma tête, mais non, tu as une mission Pierre : vendre Toogo en Suédois !

Dans la file d’attente, je fais la connaissance d’une Colombienne, le soleil, le sourire … bref, je suis un Terra/Toogo boy, et rien ne me fera dévier de ma mission !

5 heures plus tard, après 2 cafés et la réception de 7 mails de “j’arrive pas à me connecter”, “l’onglet en haut à droite d’un écran marche pô”, “je comprends rien au prix qu’il m’annonce”, décollage.

En volant au dessus de Copenhague, je suis à la fois rempli de joie et inquiet par ce que je vois “ohhhh j’avais jamais vu la mer congelée / punaiiiiiisssseeee j’avais zappé qu’en Scandinavie il caille ! Et dire qu’à Paris on parle déjà du printemps !”

La première impression fut courte et intense, la deuxième longue et fraîche.

Arrivée à Göteborg 17h, un gros chauffeur de bus m’accueille “hey !”.

Je me dis “cool ils parlent tous anglais et le comprennent !”

Il enchaîne “Gruttt kollllee vadrreuieme bliturc”, je me dis “euh … pas sûr”.

 

20 min de bus pour arriver au Svakan musen, prononcer : SvaquEUne mOsuéne.

Première barrière, la monnaie… pourquoi ils n’ont pas l’euro ?…

C’est tellement plus simple. Pas grave, je paie mon vestiaire 30 couronnes en espérant que le taux de change soit en ma faveur. Il paraît que c’est cher la Suède alors je doute.

Partant à la chasse aux réceptifs et aux agences de voyage, je comprends qu’il serait utile de savoir comment ces deux mots se disent en suédois car tout est écrit dans cette unique langue sur les panneaux des stands.

Rien n’y fera, je ne dévierai pas de ma mission : je vendrai Toogo en suédois ! Go ! Go ! Go ! Go !

Tour de reco, on retrouve des masseurs malaisiens à droite, un joueur de charango en poncho à gauche (au moins il n’aura pas froid !), une reproduction grandeur nature en carton d’une belle hôtesse de Dubaï Airline, des gens en costards qui prononcent des drôles de sons et plein de gens qui te captent du regard et te font des grand sourires qui disent “dollars ?”

Heureusement il y a d’autres sourires qui laissent moins indifférents … bref, je suis un Toogo boy.

Fin du tour de reco, tout ferme, départ pour ma maison d’accueil pour 2 jours : un BnB chez l’habitant. Bah oui, l’hôtel ça aurait été trop classique.

Direction la douce rue de Jakobreasnesese… euh… comment je vais demander mon chemin ?

Je me sens comme un Japonais qui débarque à La Paz. Heureusement je croise des gens très sympas qui m’indiquent le chemin et s’en vont après une tape dans le dos qui vous guérit une bronchite. C’est vrai qu’on est plus chez les vikings que chez les bisounours …

Mission accomplie, je me trouve devant la porte de la bonne rue, le digicode en main, et là, quand je commence à le composer, je me sens comme Bruce Willis dans la scène finale du “5ème élément” lorsqu’il allume la dernière allumette de sa boîte, celle qui peut lui permettre de résoudre avec le feu l’énigme qui sauvera l’humanité, mais qu’il n’est pas du tout sûr que ce qu’il fait va marcher … j’appuie sur le dernier chiffre qu’on m’a donné et … et …

biiiiiiip la porte s’ouvre !

je me dis c’est quand même incroyable, je suis à 1000 km de chez moi et j’ai le pouvoir d’ouvrir la porte d’un immeuble de gens que je ne connais pas et à qui je n’ai jamais parlé de vive voix… merci internet !

Dans l’ascenseur, un panneau attire mon attention : il semble que l’on risque de mourir décapité par sa poubelle, suivi d’un écrasement par le plafond de l’ascenseur dans lequel on se trouve.

Qu’en tirer comme conclusion ? Il ne faut pas descendre ses poubelles par l’ascenseur ? Du coup, est-ce qu’ils les jettent par la fenêtre et visent une benne en bas ?

Je regarderai en partant ! En attendant, je flippe un peu de ne pas avoir compris quelque chose… la porte s’ouvre..ouf.

Je débarque chez Sara et David, couple de jeunes étudiants (mariés) qui louent pour arrondir leurs fins de mois.

Mieux qu’à l’hôtel : petite serviette blanche pliée, petit savon “saveur” fraise et champagne sympa !

Je file à la douche et constate au moment de l’ouverture que ce qui semblait être un savon est en fait un chocolat …

Je refuse de me frotter avec pour vérifier mais au moment de le croquer sous la douche un affreux doute m’envahit: et si c’était un savon ? … ouf, c’est un chocolat !

Bon, je leur dirai d’éviter le chocolat sur la serviette dans la chambre, ça prête à confusion ! Mais manger un chocolat sous sa douche est un plaisir qu’on devrait s’offrir plus souvent. Merci Sara et David pour cette découverte !

Direction le restaurant Thaïlandais du coin, conseillé par Mme, et face à un Thaïlandais qui vous parle en suédois, on se sent comme un Inuit qui débarque dans la forêt tropicale …

5 minutes d’analyse de la carte, et je comprends que je ne peux pas comprendre ce que je vais commander.

Mon interlocuteur ne comprenant pas “chicken”… j’hésite à faire une imitation … et lance finalement mon doigt sur une ligne au milieu du menu … c’était du chicken incroyable !

David m’avouera plus tard qu’ils ne parlent pas non plus vraiment suédois dans ce restaurant.

Réveil, petit déjeuner de luxe, direction la salle de bain, hop je croise Sara en petite culotte, encore plus surprise que moi et qui s’excuse … j’hésite à répondre “I’m welcome !”, mais je suis un Toogo boy = un gentleman, donc je fais style que je n’ai rien vu.

Elle avait dû oublier qu’un inconnu dormait dans son salon, les limites du BnB à domicile.

Débarquement au salon : premier stand visité, je me retrouve face à deux têtes endormies “Was it hard yesterday night ?… ”

Drôle de tête et un silence en réponse et moi “… pourquoi t’as dit quelque chose d’aussi bizarre… prépare ta phrase d’accroche en anglais sinon ça va être un carnage, elles doivent te prendre pour un obsédé…”

J’enchaîne d’un ton sûr de moi : “euh you seem tired, you were here yesterday, was it good for your business ?”…

Sourire en réponse, “ah yes ! really good …”

Ouf … j’ai peut-être changé d’image.

Des sourires, des mains serrées, tu expliques la révolution et on te répond : “do you want a chocolate ?” ; “j’ai pas compris …” ; “ça imprime les tickets de caisse ?” ; “vous imprimez des cartes de visites ?” …

Et celle-là aussi : “est-ce que je peux tout faire depuis mon téléphone [en me montrant son vieux Nokia 32-10 écran Noir et Blanc]…”

“euh well… pour vous, nous pouvons développer cette possibilité !”

Le plus drôle reste un Ougandais m’ayant demandé : “est-ce qu’on pourrait l’utiliser avec une interface en chinois ?…”

moi : Oui, ça peut se faire.

lui (après un silence de réflexion): En japonais ?

moi : Oui, également…

lui (après un silence de réflexion): en danois ?

moi : Affirmatif.

lui (après un silence de réflexion): en suédois ?

moi : Absolument.

J’ai cru qu’il ne s’arrêterait jamais et me demandais s’il comprenait que je lui dirais toujours oui …

J’ai ensuite compris qu’il était juste employé, et j’en conclus que je n’avais menti à aucun moment puisque le jour ou il aura besoin de Toogo en chinois ET japonais ET suédois ET danois pour sa multinationale, on l’aura sûrement fait !

Non, je ne dévierai pas de ma mission : je vendrai Toogo en suédois.

Pause au café, je mets mon sac à dos sur le comptoir pour prendre mon portefeuille et me rends compte qu’une bretelle de mon sac trempe sur le plateau de gâteaux avec la chantilly bien enroulée en spirale montante et la petite cerise en haut… bilan : 2 tartelettes décapitées et ma bretelle immaculée d’un gel bleu fluo, exactement la couleur du sang dans le 5ème élément !

Ça fait rire la caissière … et moi aussi .. mais ce truc bleu sera sûrement encore sur ma bretelle dans 2 ans tellement ça semble naturel.

14h sonne le glas : ouverture du salon au public, on lâche les fauves et on lance les activités prévues. Les allées se remplissent, je finis par comprendre qu’il y a une ligne au sol que tout le monde suit mais dans un seul sens … n’essaie même pas d’aller dans l’autre sens, impossible !

A droite démarre une comédie musicale sur Fifi Brindacier, à gauche une armée de 10 marins allant de 40 à 60 ans vous collent des flyers dans les mains, plus loin un violoniste se lance dans une interprétation de Back in black admirablement maitrisée, les amateurs d’AC/DC comprendront le défi.

Je manque une collision frontale avec 3 lapins géants verts, qui jouent à cache-cache dans les allées, je m’attends presque à ce qu’un feux d’artifice parte du centre de la salle, ou à rencontrer un éléphant.

Au milieu de cette foule digne de celle de Copacabana le soir du réveillon, on entraperçoit quelques tentatives de captage de regards de la part des flottes d’hôtesses déployées sur chaque stand et des sourires qui disent maintenant plus “Help meeeeee…” (encore le “5ème élément”) qu’autre chose.

Non, je ne dévierai pas de ma mission… mais je fais quand même une petite pause. Face aux retraités chasseurs de brochures et de petits fours gratuits, il ne sert à rien de lutter.

Retour dans les allées pour la fin d’après–midi. Ah, les lapins sont toujours là, ils jouent maintenant au babyfoot !

Les teneurs de stand semblent plutôt fatigués, on commence à sortir les coupes de champagnes et les rires se font plus francs. Une dernière affiche attire mon attention, une pub pour un TO Africain montrant un photographe derrière son appareil à 30 cm de la tête d’un lion, ils essaient vraiment de faire croire n’importe quoi. Un grand costaud m’interpelle dans cette douce langue gutturale, c’est un policier, je comprends qu’il faut partir car l’heure de fermeture est passée de 30 min.

Je remonte les allées désertes, la danse des aspirateurs est en route sur chaque stand. Tout s’est vidé d’un coup et ça ressemble à la grande avenue de Disneyland après le passage de la parade : papiers, brochures déchirées, gobelets en plastique et petits fours écrasés, cartes de visites piétinées jonchent le sol.

Bref, je suis commercial chez Toogo.

Pour en savoir plus sur Toogo (et écouter sur les vidéos de démo la vraie voix de Pierre, surnommé “le Barry White des Caraïbes”) c’est ici, et pour contacter Pierre, c’est par là.