Carnet de voyage aux Açores, récit et photos de Sandrine, conceptrice voyages chez Terra Lusitania, agence de voyages sur mesure francophone au Portugal. |
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Après plusieurs semaines à trépigner au bureau (et c’est peu dire), me voilà enfin sur la route, dans les airs ou voguant sur les eaux au milieu de l’Atlantique à la découverte d’un écrin açorien.
Telle une contine, entre les trois mon cœur balance, je ne sais pas laquelle aimer : Pico la « Noire », São Jorge la « Verte », ou Graciosa la « Blanche ».
Entre étendues de pierre de lave, fajãs flottant sur une palette de bleu et douceur champêtre açorienne, entre les trois mon cœur balance.
Pause-café sur la place de Santa Cruz de Graciosa avec Lizette, une canadienne installée sur l’île depuis de nombreuses années et seule guide officielle de l’île (c’est pour dire qu’elle est petite cette île et que l’activité y est encore peu développée). Elle m’apprend alors que les habitants aiment tellement la douceur de vivre que le carnaval commence le 25 décembre pour durer plusieurs semaines, période durant laquelle les heures d’ouverture et de travail ont tendance à se réduire comme bon leur semble. No stress at all !!!
Petit aparté culturel : de faible altitude et de petite taille, l’île de Graciosa, l’une des deux plus sèches de l’archipel a développé par le passé une route de l’eau dont témoigne la présence de nombreux réservoirs aux arcades souterraines. Elle possède également l’unique chapelle fortifiée de tout l’archipel, perchée au sommet de Monte de Ajuda et qui surplombe sa capitale.
Comme c’est Dimanche, direction les Termes de Carapacho, une halte obligatoire pour les visiteurs, voire dominicale pour ses habitants : personnellement j’ai préféré tester la piscine intérieure d’eau thermale chauffée à plus de 30 degrés, que de faire trempette dans la piscine naturelle extérieure d’eau de mer au pied des falaises. Je sais, un tant soit peu poule mouillée, mais l’âge et les courbatures ont fait pencher la balance vers un petit bain douillet… Excellent !
Mon coup de cœur : la Calderia que l’on atteint au travers d’un tunnel percé dans la roche, dont la végétation forestière luxuriante contraste avec celle du reste de l’île dont les côtes rocailleuses se teintent de couleur rouille grisée. Au cœur de ce havre de paix, un ancien tunnel de lave et la grotte de Furna de Enxofre que l’on atteint par une sorte d’escalier médiéval de pierre en colimaçon.
Le verre d’aguardante local comme digestif au dîner est bien mérité après un tel exercice….plus que quelques marches à monter pour rejoindre ma chambre dans la tour de l’un des trois moulins résidentiels de Vila de Praia, une expérience à ne pas manquer. Ancien grenier des Açores, l’île dispose encore de quelques moulins qui se fondent dans le paysage, pour la plupart réhabilités en habitation ou à l’abandon.
Graciosa, ma douce, au relief moins impressionnant que tes deux consœurs, ce n’est pas à toi qu’ira ma préférence malgré tout.
Entre la brume caressant les entrailles de Pico et les contrastes de couleur à couper le souffle de São Jorge, entre les deux mon cœur balance :
Pico, je suis tombée sous ton charme mystique le long de cette « transversale » qui sillonne ton cœur d’ouest en Est pour éclore en multiples ramifications dans les réserves naturelles do Caveiro et do Lagoa do Calado, telle une traîne parsemée de dômes verts et de Lagoas le plus souvent baignés de brume.
São Jorge, ta rivale qui t’imite en son centre, le long de sa réserve naturelle dos Picos do Carvao et da Esperança, me laisse sans voix du haut de ses miradors majestueux. Au loin, toutes les îles du groupe, tantôt Faial et cet omniprésent volcan Pico à ma droite, puis au détour d’un ancien cratère, Graciosa et Terceira à ma gauche.
Pico, ma précieuse et imposante, avec tes multiples facettes et ton charisme, tu as failli gagner ma préférence.
Parcourir tes anciennes vignes de basalte à pied ou à vélo, avec Faial en toile de fond pour Criaçao Velha ou São Jorge pour Santa Luzia, est un régal. Tout comme la dégustation de ce petit vin blanc liquoreux de Lajido au parfum de pierre de lave. Récompense obligée après l’effort !
Mon coup de cœur : une nuit chez Jérémie et Ane-Lise, qui tiennent une chambre d’hôtes à la pointe Est de l’île où tout est biologique et fait maison, le pain, le fromage jusqu’aux multiples confitures (banane, potiron-orange…).
Un conseil, méfiez-vous lorsque les habitants vous disent que le chemin de randonnée est plat. Résultat, me voilà partie toute pimpante de Ponta de Castelete pour rejoindre le phare de Ponta da Ilha par le bord de mer. Waouhhh, « mais il est où le chemin…. » me dis-je ? Pena problem comme diraient les Mauriciens, il suffit de suivre les traces jaunes et rouges peintes sur la roche. En résumé, un parcours du combattant pour mes petites gambettes. Mamamiaaa, marcher sur des plaques de lave, grimper sur des roches peu stables et finir dans des crevasses déchiquetées surplombant la mer de quelques mètres (zut, je ne pensais pas avoir le vertige avant cette aventure), je me suis faite avoir !! Une expérience rigolote au final quand le soleil brille ?
Pour sa pureté, son intensité, la force brute de sa nature sans oublier son fromage (une véritable institution !!!), c’est São Jorge ma préférence.
Pourquoi l’a-t-on surnommée la « Marron » avec de telles nuances de vert ? Allez savoir !!
Vers le ciel, des hauts plateaux à la robe vert tendre tachetée grâce à ses vaches, par ci par là de noir corbeau, de blanc moucheté et de marron. Vers la mer, ces fameuses fajãs qui s’avancent, dont certaines vous réservent des surprises.
Mon coup de cœur : la rencontre avec la famille Nunes, propriétaire de la dernière exploitation de café de l’île à Fajã dos Vimes, ainsi que d’un atelier artisanal de tissage. Dommage, la saison de la récolte est terminée, cela dit j’ai eu le droit à la visite d’une partie de leur jardin qui regroupe environ 700 plants de café et deux séchoirs sur lesquels seront broyés à la main à l’aide d’une large pierre plate les grains séchés.
Dernier petit déjeuner açorien avant de quitter mon moulin : thé de São Miguel, fromages de São Jorge et Graciosa, mini bananes açoriennes, Queijada de Graciosa (tartelette sucrée) et confiture maison.
Chutttt : les bouteilles d’Angelica et vin de Pico sont bien callées dans la valise en cas de nostalgie de retour au bureau !
Les mots et images ne sauront retranscrire cette expérience des sens, il ne vous reste donc qu’à venir vous laissez séduire par ces perles açoriennes.
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