C’est LE moment de l’année où pluie, vent, grêle, orage font tout pour vous faire fuir du Cap. Encore quelques jours et je serai partie en safari (me dis-je, en tapotant sur mon clavier et en regardant le nuage gris qui couvre notre belle Montagne de la Table et qui nous arrive droit devant) pour finir sur les rives du Canal du Mozambique.

Le jour tant attendu est arrivé! Départ pour le Parc Kruger et deux semaines en terre inconnue : le Mozambique. Voici mon carnet de voyage.

« Hurray » comme disent les Anglais !

C'est parti pour le Parc Kruger!

Départ un samedi matin (jour de la grasse-mat’), après un réveil très dur (surtout quand le petit pot organisé par les copains la veille se termine à 2/3h du matin…).

Direction l’aéroport avec le petit sac à dos de baroudeur rouge pour un vol direct qui me dépose dans le Kruger où c’est déjà le dépaysement assuré. Route dans la réserve privée du Sabi Sand au cœur du parc Kruger avec mon chauffeur Godfrey qui me cherchait partout dans l’aéroport et qui pensait que mon nom était «Lobby » (je l’ai appelé à l’atterrissage pour lui dire que je l’attendais dans le lobby de l’aéroport).

Le Sabi Sand fait partie du Greater Kruger National Park qui s’étend sur 65.000 hectares. La réserve est réputée pour offrir l’une des meilleures observations animalières sur le continent. C’est l’endroit où tous les mythes des documents animaliers prennent forme (comme le léopard perché sur un arbre avec une antilope dans la gueule).

Les lodges dans cette réserve sont la plupart du temps des lodges de charme et de petite capacité avec un service d’excellence inégalable. Les plus luxueux disposent de chalets ou de suites avec piscine privée et offrent une vue sur la brousse africaine avec un point d’eau où les animaux viennent s’abreuver. Dans mon cas, un éléphant s’est permis de venir boire l’eau de ma piscine !

Chaque lodge offre une expérience exclusive et luxueuse. Par rapport à un séjour dans le parc national Kruger, la réserve de Sabi Sand offre une expérience plus exclusive. Séjourner dans l’un des lodges de la réserve signifie que vous partagez cette nature sauvage avec seulement quelques autres clients.

Votre safari dans le Sabi Sand ne dépend pas des règles imposées par l’organisme qui contrôle les parcs nationaux sud-africains, de sorte que les rangers-guides peuvent conduire hors-piste pour vous amener au plus près possible de l’action. Ils peuvent également conduire la nuit et vous encadrer en safari à pied, afin de suivre les traces des animaux.

Les safaris sont littéralement spectaculaires. Chaque jour, on observe des félins en train de déguster leurs proies. D’autres qui se battent pour la carcasse, c’est la vraie vie sauvage avec beaucoup d’actions, bref un spectacle animalier assuré.

A part chasser et manger, les animaux s’adonnent aussi à d’autres activités : escapade romantique, balade en famille, farniente…

 

En route pour le Mozambique

Après quelques jours plutôt luxueux dans la réserve du Sabi Sand, départ au volant de mon SUV (avec Ziggy Stardust de David Bowie à fond la caisse) pour la vraie aventure à la découverte du pays voisin un peu plus à l’Est: le Mozambique.

Le Mozambique est un pays de l’Afrique Australe, ouvert sur l’Océan Indien (canal du Mozambique), limité au Nord par la Tanzanie, à l’Ouest par le Zimbabwe, le Malawi et la Zambie, et au Sud par l’Afrique du Sud et le petit Etat du Swaziland. Baptisée la « Terra da boa gente » (terre des bonnes gens), par l’explorateur Vasco de Gama, cette contrée, de par les traditions d’accueil et de convivialité qu’elle a su préserver, mérite plus que jamais son surnom.

Route donc pour peut-être 5/6h de trajet, sans compter le passage de la frontière légendaire qui peut durer entre 15 minutes et 3 heures. Dans mon cas, ce fut 15 minutes (chanceuse que je suis!) jusqu’à la Marina de Maputo où un bateau m’attend à une heure précise pour rejoindre la péninsule de Machangulo. Une vraie course contre la montre commence en terra incognita, mais je parviens à arriver à temps à la marina de Maputo!

Je pars donc pour environ 1h de bateau avec le skipper et sa femme qui m’emmènent sur la péninsule de Machangulo où j’admire un beau coucher de soleil en haut d’une dune de sable blanche avec l’île d’Inhaca au large. Un repos bien mérité après le stress de la frontière et de la conduite.

Le lendemain, je planifie avec Isaac, le responsable des activités sur place, les excursions et visites à faire aux alentours : visite de village de Santa Maria, plongée en bouteille dans une réserve naturelle, snorkeling près du lodge. Hélas, nous n’avons pas pu faire la plupart des activités car le beau temps n’était pas au rendez-vous. Nous avons quand même fait la visite du village de Santa Maria en bateau, très tôt le matin, car la mer ne bougeait pas trop. Santa Maria est un village de pêcheur typique du Mozambique avec toutes ses caractéristiques : vieille boutre en bois traditionnelle, petit marché de fruits et légumes en plein air, ambiance relax.

Nous passons une petite heure dans le village pendant que le skipper prépare le bateau pour le retour au lodge. Une heure plus tard, il revient en rage car le bateau est coincé par la marée. Nous voilà donc obligés de repartir en 4×4 et de terminer à pied le long de la plage puisque le lodge n’est pas accessible en voiture (pas même en 4×4). A notre retour, le vent soufflait bien fort et les autres activités aquatiques ont été annulées. Nous avons donc opté pour un tour sur les dunes et un peu de sandboarding.

Plongée sous marine au Mozambique

Je quitte Machangulo et pars le long de la côte un peu plus au Nord en passant par Bilene, Xai Xai pour rejoindre la province d’Inhambane. À une vingtaine de kilomètres d’Inhambane se profile la baie de Tofo et son petit village de pêcheur. Ici, en plus d’observer le plus grand mammifère marin au monde, la baleine, il est possible d’admirer le ballet des raies mantas et la grâce des tortues.

Ainsi, les plongeurs qui veulent voir « du gros » seront comblés… Il existe une quinzaine de sites autour de Tofo, avec des profondeurs allant de 10 à 40 mètres. Les temps de trajet n’excèdent pas 45mn. Manta Reef, impressionnant récif situé à seulement 30mn de Tofo, est célèbre pour ses mantas. À 10mn à peine de navigation, Galeria constitue une magnifique plongée en dérive où il n’est pas rare d’apercevoir des « Sail Fish » au palier.

Le temps ne s’éclaircit toujours pas quand j’arrive à Inhambane où je fais des visites de lodges entre quelques plongées en bouteille avec des conditions assez rudes : beaucoup de vent, beaucoup de courant, vagues entre 3 et 5m en surface. Bref, plongées sportives, surtout quand il s’agit de se hisser sur le bateau sans échelle avec une petite vague de 2 à 3m qui arrive au-dessus, ou pire, quand le bateau arrive sur la plage lancé à pleine vitesse pour éviter de se faire chavirer par les vagues.

Je quitte Tofo, ce petit village coup de cœur, pour rejoindre Vilanculos un peu plus au Nord et l’archipel de Bazaruto où le beau temps est finalement au rendez-vous !

Vilanculos est une petite ville originale à la croisée des chemins entre le style mozambicain typique et la station balnéaire exclusive. J’y passe quelques jours pour visiter des hôtels et lodges, flâner dans les marchés colorés, jouer au foot sur la plage avec les enfants (enfin, les enfants jouent et je prends les photos). Je m’adonne aussi à deux plongées dont l’une au two mile reef dans la réserve marine de Bazaruto et l’autre sur la péninsule de Sao Sebastião. Le biotope est très diffèrent de Tofo, mais aussi joli avec beaucoup de caractère et plus de variétés de vies marines.

L’archipel de Bazaruto offre un spectacle incroyable, un chapelet de cinq îles, situées entre 10 et 25 km au large de Vilanculos. Bazaruto, avec une vue imprenable sur les dunes de sable, Benguerra, sa végétation et sa langue de sable nacrée, Magaruque et ses incroyables parois rocheuses, Santa Carolina et Bangué, les deux plus petites îles aussi paradisiaque l’une que l’autre. De par leur extraordinaire beauté, elles ont été surnommées “les joyaux de la couronne”.

Plus au Nord, Ilha de Moçambique, carrefour de civilisations bantoues, arabes, indiennes et européennes, invite à l’errance et à la rêverie dans ses ruelles pavées. On y rencontre une population souriante et accueillante, peu habituée au tourisme de masse.

Méconnu et encore écarté des grands flux touristiques, le Mozambique est doté de longues et belles plages de sable blanc. Eau cristalline, lagons, vagues, vent, des spots vierges. Des plages, mais aussi des îles au caractère unique, à l’atmosphère mystérieuse et aux paysages variés : terre rouge, bush, huttes, villages traditionnels et marchés colorés.

Un voyage unique qui m’a laissé des souvenirs indélébiles.

Retrouvez nos circuits alliant nature sauvage, safaris et plages

Par Kanto Raomiala, conseillère voyages chez Terra South Africa.