Carnet de voyage au Costa Rica, tout en poésie, textes et photos de JuanBa et Laetitia, concepteurs voyages chez Terra Caribea.

Le fruit de la magie

Un jour nouveau se lève dans les montagnes costariciennes. Le soleil vient doucement réveiller la nature et réchauffer ses habitants. Il est encore tôt mais déjà le vent vient caresser les branches des arbres et les pommes commencent à s’agiter.

Il semble qu’elles entament une danse au-dessus de la vallée pour éloigner leurs prédateurs séduits par leur robe rose. Il est d’augure de rappeler que nous sommes bien au Costa Rica et qu’alors observer des pommes pousser dans ses montagnes relèvent d’un zeste de magie.

La pomme aussi anodine soit-elle, a quelques exigences. Alors comment reconstituer les 4 saisons essentielles à son existence dans un pays tropical qui n’en compte que deux ? Magie vous répond-elle. Loin des routes, loin de la foule, elle trouve sa quiétude dans un décor vert et riche dans les contrées isolées qui bordent la cordillère de Talamanca. Cet environnement doux et tranquille lui permet de développer sa douceur et son goût si juteux et particulier. Elle s’offre de bon cœur au courant d’air qui la traverse et aux mains du soleil qui viendront la cueillir et la bercer en fin de journée.

 

Il n’est pas rare qu’elle s’échappe de son confort pour dévaler les pentes aussi vite que le cours du ruisseau avec qui elle fait la course. A n’en pas douter, un oiseau, un coyote ou un visiteur saura l’arrêter et apprécier toutes ses qualités.

 

Le règne du Quetzal

Les premières lueurs du soleil font leur apparition mais lui reste tapis dans l’ombre. Il aime se jouer des regards et vit au rythme du vent. Pourtant le quetzal fera son apparition dès les premières heures du jour.

 

Alors il prend son envol, étirant ses muscles et remuant ses ailes pour fendre les nuages et se réveiller d’une nuit douce et fraiche. Il laisse le soleil traverser son plumage le réveillant au passage. Le resplendissant, comme on l’appelle, honore son nom de ses couleurs vives qui viennent se mêler au bleu du ciel, au vert de l’herbe et des forêts.

De là-haut, il contemple son territoire. Il cohabite avec nombre d’oiseaux certes, en quête d’un nouveau nid, mais aussi du bétail qui garde le sol impeccable, les truites qui virevoltent dans les rapides des rivières et les papillons qui parfois l’éblouissent comme c’est souvent le cas avec le Morpho. Ce voisinage vit en harmonie dans une atmosphère où l’air, l’eau et la terre sont d’une pureté sans égal. Les forêts regorgent de vie, les plaines de fleurs multicolores et les rivières de fraîcheur.

De là-haut, le quetzal voit et entend tout – absolument tout. Son chant se mêle à celui de la nature dans son ensemble. Il y règne une ambiance à nulle autre pareille. Il lui arrive de s’égarer dans ce pâturage verdoyant mais qu’importe la fatigue, il sait qu’il peut compter sur l’air ambiant pour reposer ses ailes et planer au-dessus d’une cascade. C’est d’ailleurs là, le meilleur endroit pour se ressourcer à l’abri des regards.

Mais déjà l’ombre prend place et il est temps pour lui de regagner son foyer. Bientôt la nuit surgira et une autre vie commencera.

Dans les pensées de Doña Inés.

Le soleil se lève doucement dans cette région. Il fait jour depuis 5h30, comme dans le reste du pays, mais dans cette région les montagnes de la Fila Costeña retardent l’arrivée du soleil et ce n’est qu’une heure après qu’on peut sentir les rayons du soleil frapper la peau et les choses. Avant ça tout est humide et calme. Le pâturage qui entoure la maison garde l’humidité de la nuit sur ses feuilles et depuis le corridor de la maison de Doña Inés on a l’impression que les champs sont couverts d’une couche d’argent qui disparaîtra comme par magie avec l’arrivée du soleil tropical.

Petit à petit le café commence à couler par la chaussette et petit à petit chaque coin dans la maison de Doña Inés prend les notes de chocolat, bois et tabac émanées par le pichet qui se remplit goutte à goutte de café.

Quand les rayons de soleil commencent à rentrer par derrière la maison comme tous les matins, Doña Inés finit ses prières matinales, sort tout en douceur de sa chambre, replie les manches de sa veste en laine et se dispose à préparer la pâte pour les tortillas.

 

A cette heure-là, les arômes du café et les lueurs du soleil s’asseyent pour causer avec Dona Inés :

Ah mes souvenirs ! Combien de fois à préparer cette pâte ? Le temps passe, mes mains ne sont plus les mêmes. La vie n’est plus la même. Il y a longtemps c’était le même soleil, le même café, la même pâte, la même vallée, les mêmes montagnes, mais une autre vie : il y avait ma mère, mon père, mes 12 frères et sœurs, puis mes 8 enfants, tous partis, tous revenus, des beaux cadeaux dans les bras et mille histoires à raconter, et maintenant… maintenant il y le soleil, il y a le café et il y a moi.

Et Doña Inés aplatissait avec douceur la pâte de maïs de tout le temps.

L’histoire du Ruisseau Enchanté de Pittier

Les montagnes du sud du Costa Rica gardent beaucoup de secrets. Par exemple, elles sont les seules à connaître la quantité exacte d’oiseaux qui les visitent ou de papillons qui survolent leurs rivières.

Elles sont aussi les seules à pouvoir raconter l’histoire du jour où un petit ruisseau vint sur Terre pour réchauffer le monde…

Il existe dans ces montagnes un fleuve qui s’appelle « Coton ». Il prend sa source dans les sommets de la Cordillère de Talamanca, et, au vu de son abrupte parcours, s’habille d’écumes blanches comme les nuages, d’où son nom de Coton. Il existe aussi, au cœur de cette forêt enchantée, un ruisseau d’eau chaude qui provient du centre de la Terre, ou, comme beaucoup le disent, de notre voisin le Volcan Baru.

Au fil du temps, avec l’aide des villageois, un bassin a été construit avec les cailloux du fleuve Coton pour contenir plus longtemps cette eau chaude et miraculeuse. C’est ainsi qu’aujourd’hui on peut s’aventurer en forêt pour trouver un bassin d’eau chaude bleue, assortie aux morphos qui flânent par là.

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