Récit & photos de Sophie Berthelier, conseillère voyages chez Terra España.

C’est au lendemain de mes 31 ans que je pars découvrir la fascinante et accueillante région d’Andalousie, accompagnée de mon amie d’enfance Léa, qui sera ma complice durant ces 4 jours de voyage enivrants telles Telma et Louise mais la fin ne sera pas tragique, rassurez-vous !

Il faudrait bien entendu plus de temps pour arpenter la région des oliviers, mais ces quelques jours m’ont donnée l’eau à la bouche et l’envie de l’explorer de nouveau.

Ronda

Dimanche 12 juillet – après une folle nuit d’ivresse à l’occasion de mon 31ème anniversaire, nous partons de Grenade en direction de Ronda à bord de ma petite voiture rouge surnommée Morci. Un peu cernées et fatiguées mais euphoriques à l’idée de sillonner les campagnes d’Andalousie, de goûter aux délices gastronomiques locaux et de se perdre dans ses villes pittoresques.  En effet, au-delà de la beauté de ses paysages et de ses savoureuses tapas, se cache une région  qui a su cultiver sa singularité et préserver son héritage mauresque ; nous partons sur les traces d’une histoire mouvementée et mystérieuse.

Il suffit de peu de kilomètres pour s’apercevoir que nous sommes chez le leader mondial de l’huile d’olive. Sur les routes de cette région aride, peu de bétail, peu de voitures mais des oliviers à perte de vue ; joli tableau.

A l’approche de Ronda, on entrevoit des bourgades de montagne aux façades d’un blanc immaculé mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises car Ronda est l’entrée de la cité des villages blancs qui fait l’objet d’une route champêtre qui ne laisse pas le voyageur indiffèrent.

Petite ville perchée au bord de falaises vertigineuses et encerclée par les somptueuses montagnes de la Serrania de Ronda, Ronda, d’où son nom, est l’étape incontournable en Andalousie. Elle est surtout connue des voyageurs pour ses gorges, appelées El Tajo et son pont, puente Nuevo, qui sépare l’ancienne de la nouvelle ville.

A peine arrivées, on a envie de se perdre dans ces rues escarpées et d’apprécier la vue époustouflante des gorges depuis le Nouveau Pont (Puente Nuevo). Ceux qui ont le vertige ne seront pas les plus comblés…

Après avoir demandé notre chemin 5 fois pour trouver notre hôtel situé à 9 km de la ville (voilà ce que ça donne 2 femmes au volant), nous entrons sur un chemin de terre et découvrons enfin avec le sourire aux lèvres la Finca El Molino del Arco. L’endroit est tout simplement magique : situé entre vignobles et oliviers, en plein cœur de la sierra, cette ancienne fabrique l’huile d’olive est un véritable havre de paix. Un jardin intérieur, 2 piscines très bien entretenues avec une eau couleur émeraude, chambres décorées avec goût, et staff au petit soin, El Molino del Arco offre un moment de pure détente qui incite à rester plus d’une nuit. Il restera notre coup de cœur du séjour. Pour ceux qui souhaitent séjourner dans le centre-ville, plusieurs options s’offrent à vous.

Il y a le Catalonia, hôtel 4 étoiles, qui jouit d’une vue spectaculaire sur le Tajo et est situé à 2 pas du cœur historique.

Pour les plus loufoques et pour une tirelire moins lourde, il y a l’Enfrente Arte, petit hôtel de charme. La réception à peine franchie, on sait déjà que l’on pénètre dans un hôtel atypique. Une fiat 500 en plein milieu de l’entrée, des chambres toutes dans un style unique et thématique. On appréciera le concept du bar à volonté inclus dans le prix de la chambre.

L’une des attractions originales de l’hôtel reste ses petits bassins remplis de poissons rois de la pédicure; ils dévorent les peaux mortes de nos pieds et ils ressortent comme neufs. Véritables exfoliants pour les pieds 🙂 J’en aurais bien ramené quelques-uns avec moi…Encore une fois, ce service est inclus pour les clients de l’hôtel.

Route des villages blancs : Grazalema & Arcos de la Frontera

2éme jour, c’est avec un petit pincement au coeur que quittons le beau Molino Del Arco pour rejoindre Jerez de la Frontera via la fameuse route des villages blancs. C’est donc une petite route nationale sinueuse située à flanc de montagne que nous empruntons pour traverser ces bourgs qui incontestablement ponctuent le paysage.

Le premier arrêt est Grazalema, village charmant et reposant, avec sa place et son clocher, ses petites terrasses prêtent à recevoir le touriste de passage mais aussi ses voyageurs locaux car cette route reste encore préservée du tourisme de masse.

Nous faisons un bref arrêt car nous voulons nous attarder sur Arcos de la Frontera, la cité blanche par excellence. Par expérience, si vous vous y rendez par vos propres moyens, ne garez pas votre véhicule en bas du village, ça grimpe sévèrement et sous une chaleur de plomb, je vous passe les détails de l’état dans lequel nous sommes arrivées sur la place principale…

En soi, les villages blancs n’ont rien d’exceptionnels et sont semblables à nos petits bourgs français mais la route est belle, reposante et les haltes sont les bienvenues dans ces villages où nous avons la sensation que le temps s’est arrêté. En effet, nous sommes loin du tourisme de masse que peut connaitre de nombreux endroits d’Espagne. A noter les quelques maisons rurales qui accueillent le voyageur à Grazalema et Arcos de la Frontera. Une manière d’être proche de l’habitant et de voyager différemment.

Xérès (Jerez)

Après 2 heures de route, arrivée fin de journée à Jerez. Ville moins connue des voyageurs, par conséquent, Jerez ne figure pas toujours sur le carnet de bord. Je ne saurais affirmer ou contredire ce que l’on peut lire dans des guides touristiques car je n’y ai passé que trop peu de temps et découvrir la ville peut prendre quelques jours.

Jerez est différente de ses villes voisines où l’on s’émerveille en une fraction de seconde devant l’Alhambra ou devant la cathédrale de Séville par exemple. Jerez est plus discrète et réserve des surprises éparpillées.

Elle est la capitale de la culture équestre, attire les amateurs de vin, elle compte au moins 20 producteurs de Xeres aux arômes bien étonnants, et ne vous méprenez pas, elle est également le berceau du flamenco.

En quelques heures, j’ai pu ressentir rapidement l’authenticité du mode de vie des gens.

On appréciera la cathédrale de San Salvador mélangeant baroque, néoclassique et gothique.

Cadix (Cadiz)

C’est donc avec quelques regrets de ne pas avoir pu approfondir notre visite, que nous quittons Jerez pour rejoindre cette fois-ci la côte Ouest, costa de la Luz, Cadix. Sans même y avoir été, elle évoque souvent dans nos esprits l’opérette La Belle de Cadix. Ville portuaire, elle est la plus vieille ville d’Europe.

Nous longeons le littoral en faisant une halte pour admirer la cathédrale de Cadiz qui domine l’océan.

En continuant, nous tombons sur la plage la Caleta. Sans aucun doute, nous ne sommes pas les seules. En effet, la plage n’est pas grande et il ne faut pas avoir peur de partager sa serviette avec son voisin. Nous ne resterons qu’une matinée à Cadix mais il est bien connu que le coucher de soleil sur cette plage vaut la peine d’y passer au moins une nuit.  Je me réserve ce moment romantique pour une autre fois, avec le boyfriend, c’est encore mieux !

Apres un déjeuner bien copieux au Balandro – adresse que je recommande vivement – brasserie moderne avec une clientèle éclectique. De la jeunesse dorée à la famille modeste ou aux retraités venus prendre leur plat du jour quotidien, j’observe tous ces inconnus locaux pour la grande majorité du haut de ma chaise de bar, la meilleure place. Au-delà de l’ambiance vivante, les plats sont bons et pas chers du tout. Belle découverte.

Séville (Sevilla)

Maintenant, place à Séville, la capitale andalouse.

Encore une fois, mon temps imparti était beaucoup trop court pour pouvoir tout arpenter mais suffisant pour apprécier le décor de cette métropole charismatique. Je pourrais vous parler essentiellement du parvis de la cathédrale, de la place d’Espagne, du quartier de Santa Cruz (ancien quartier juif).

On est fasciné au premier regard devant l’immense cathédrale de Séville (l’une des plus grandes au monde) mais la façade ne donne qu’un faible aperçu des trésors cachés qu’elle renferme.

Pour éviter la file d’attente interminable, je recommande d’acheter à l’avance les entrées en ligne pour seulement 1€ de plus. C’est vraiment décourageant de devoir attendre une heure au soleil sous une chaleur torride. L’expression « fondre comme une glace au soleil » prend tout d’un coup toute son importance et les coupes filent également !

Mais tout ne gravite pas seulement autour du parvis de la cathédrale ; les jardins de Murillo, dont les arbres sont taillés à la perfection, la Plaza España, l’Alcazar et ses jardins, un tour en bateau sur le fleuve Guadalquivir, le centre animé…Vous l’aurez compris, à Séville, on ne s’ennuie pas.

Partir découvrir l’Andalousie et ne pas assister à un spectacle de Flamenco serait une grave erreur !

Nous assistons au spectacle Los Gallos, situé tout proche de la cathédrale. Petit théâtre intimiste, un petit bar en fond de salle, des rangées de sièges et une scène avec un décor plutôt banal. Quelques touristes comme nous sont là mais la salle n’est pas complète.

Dès notre arrivée, on nous offre un verre de notre choix, nous opterons pour le Tinto de Verano, boisson rafraichissante de la même famille que la sangria mais sans les fruits.

Lorsque l’on nous annonce que le show va durer 1h45, on est assez perplexe car les sièges ne sont pas des plus confortables et on a faim! Pas de service de restauration, seulement des breuvages.

Au final, ce ne seront que des appréhensions, le spectacle n’était pas redondant du fait des rotations de 4 troupes différentes, toutes composées d’un guitariste, d’une danseuse, d’un danseur et d’un chanteur. Ce n’était pas mon premier show de flamenco, je le qualifierais de qualité et le recommanderais aux voyageurs de passage à Séville. Le point négatif que je relève est l’inconfort des sièges.

Place à une bonne nuit de sommeil après cette longue journée et le flamenco, très intense même en tant que spectateur, nous vivons la passion de l’artiste.

Avertissement : crise de nerfs (Léa pourra le confirmer), chaleur étouffante pour ceux qui n’auraient pas la climatisation et parfois peur bleue, voilà ce qui vous attend si vous décidez de prendre le volant à Séville ! Le plus sage étant de laisser votre carrosse au parking (20 euros en moyenne pour 24 heures) et le moyen de transport le plus confortable reste le vélo (opter plutôt pour la fin de journée) ou à pied. Pour les amoureux-rétro, possibilité de faire un tour de ville en calèche.

Cordoue (Cordoba)

On the road again…Dernier jour avant le retour à Grenade. Mais hors de questions de faire entrave à Cordoba pour visiter sa surprenante mosquée-cathédrale. A ne pas manquer ! Cela rallonge le temps de trajet, mais nous ne le regretterons pas.

Notre journée sera donc dédiée à la visite de la Mezquita (Grande-Mosquée).  Difficile de ne pas s’extasier devant l’immensité de la Grande Mosquée. La cohabitation entre musulmans, juifs et chrétiens est éloquente dans ce lieu prestigieux à la décoration subtile et raffinée.

On a envie de s’éterniser pour observer les moindres détails mais il faut reprendre notre route. Mais avant cela, nous ferons la connaissance de Myriam, notre guide à Cordoba. Déjeuner dans une vieille cantine, Myriam nous fera partager l’envers du décor de sa ville à laquelle elle est très attachée.

A retenir de Cordoba : les principaux sites à visiter sont la Mosquée, l’Alcazar, la synagogue et l’ancien quartier juif. Il y a encore bien d’autres choses à voir, mais je vous laisse faire votre propre découverte !

Nous quittons la charmante Myriam pour retourner à notre point de départ mais la fin ne sera pas des plus désagréables puisque les bains andalous nous attendent à Grenade. Quoi de mieux pour clôturer un séjour mémorable qu’un hammam relaxant et des bains à différentes températures. Je vous recommande Hammam Al Andalus.

Pour ceux qui seraient devenus accros, nous pourrons vous organiser un voyage thématique “bains arabes” car il y en également à Cordoba, Madrid et Malaga ! Détente absolue après la session.

L’odeur des orangers, le son d’une guitare flamenca, les tapas qui accompagnent nos verres, la joie de vivre des andalous, le soleil quotidien au réveil : tous ces souvenirs vous inciteront à retourner en Andalousie tant elle cache bien d’autres merveilles.

Les paris sont lancés…Salud !

Contactez Sophie pour plus d’infos sur ce séjour en Andalousie.

Consultez les circuits dédiés au charme des villes andalouses :

Le tour de l’Andalousie

Monuments d’Andalousie

Sur la route des Oliviers

Au rythme du Flamenco