Un breton en terres celtes au bord de l'Atlantique
Récit et photos d’Eric Quillévéré, fondateur et gérant de Terra España. |
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Vendredi 24 juillet 18h30, atterrissage a l’aéroport de Bilbao, Bilbo pour les puristes.
C’est nuageux, c’est vert, c’est beau. Je rejoins le centre en voiture de location et la première rencontre sur la route à l’entrée de la ville est le fameux musée Guggenheim (visite et photos demain). Le temps de mettre la voiture au parking et il commence à pleuvoir, un vrai crachin breton qui heureusement ne durera qu’une demi-heure. Je peux donc aller découvrir les rues du centre historique aux innombrables tavernes dont les noms sont incompréhensibles… tous ces x, ces z et ces k nous rappellent bien qu’on est au pays basque. Chaque bar arbore ses pinchos de toutes les tailles et toutes les couleurs, et les clients les consomment généralement dans la rue, ils aiment être à l’extérieur. J’ai demandé au réceptionniste de l’hôtel où et quand pouvait-on assister à un match de pelote basque, et j’ai été déçu d’apprendre qu’il y en a très peu et que ce sont des championnats privés payés par des entreprises…
Samedi 25 juillet – BILBAO
Ce matin je me suis réveillé au son des cornemuses 🙂 C’est la fête de Santiago, un des Saints les plus importants, surtout dans le coin, c’est donc un jour férié en Espagne et l’occasion de faire un petit défilé dans le centre historique pour promener le Saint depuis son église d’origine jusqu’a la cathédrale. Ensuite, c’est le tour des hôtels, comme de coutume lorsque nous visitons de nouveaux endroits. L’Hesperia et le Barcelo sont bien placés, au bord de la rivière, et non loin du musée, ça sera très bien pour les groupes. Quant à moi, je loge au Lopez de Haro Ercilla, il est coté 5 étoiles mais c’était il y a longtemps certainement… pas de Spa ni piscine, comme la grande majorité des hôtels à Bilbao d’ailleurs. Finalement, les 2 seuls qui en ont, les plus classes, sont les 2 hôtels en face du musée : Miro et Domine.
Venons-en maintenant au clou de la journée : le musée Guggenheim, super endroit où l’on passe une agréable demi-journée. Un lieu culturel moderne et design qui est devenu le symbole de la capitale basque. L’exposition permanente est faite d’acier et les 2 expositions temporaires se complètent magnifiquement : Jeff Koons jusqu’à fin septembre et Jean-Michel Basquiat jusqu’à fin octobre.
Dimanche 26 juillet – SANTANDER
Cantabrie, c’est cette petite région coincée entre le Pays Basque et les Asturies. Santander est principalement une ville de plages mais les alentours recèlent de jolis petits villages. Celui de Santillana del Mar est particulièrement réussi, tout près des grottes de Altamira. Les grottes sont fermées au public (comme 80% des grottes dans le monde parait-il) mais ils proposent une réplique et surtout un musée très complet. Un secret bien gardé est le “Capricho de Gaudi” dans le village de Comillas, une superbe maison réalisée par le génial architecte pour un comte de la région alors qu’il avait à peine 30 ans. Une de ses rares oeuvres réalisées hors de Catalogne.
Lundi 27 juillet – Un jour à l’hôpital
Pas banal pour une reco… je ne pensais vraiment pas vous parler de cet abcès qui m’embêtait depuis mon départ de Grenade, mais il est devenu tellement douloureux et insupportable que j’ai du me rendre aux urgences ce lundi matin. Et là on m’annonça qu’on allait devoir m’opérer, avec anesthésie générale, et qu’ayant donc déjeuné une heure auparavant il fallait maintenant en attendre 7 de plus pour pouvoir procéder. Je suis sorti de là à 23h… une journée de perdue mais un grand soulagement et après une bonne nuit de récupération, je peux continuer ma reco malgré les contre-indications des médecins.
Mardi 28 juillet – PICOS DE EUROPA – « ASTURIAS ES ESPAÑA »
La journée la plus attendue du séjour, pour la beauté du site, les photos parlent d’elles-mêmes, et sous le soleil s’il vous plait ! Picos de Europa sont ces 3 massifs à cheval sur la Cantabrie, les Asturies et Castilla-Leon, entourées de charmants petits villages comme celui de Potes. Les possibilités de randonnées sont nombreuses et un excellent point de départ est l’hôtel Parador de Fuente Dé, situé au pied du téléphérique.
La Cueva del Soplao est l’attraction géologique de la région, cette grotte peut être visitée classiquement, en petit train puis à pied, et c’est déjà très impressionnant. Mais pour ceux qui en veulent plus, pour les fans de spéléologie, il est possible de faire une visite de trois heures et de parcourir 3 des 14 kilomètres que compte la grotte. Une expérience féerique !
Soirée à Avilés entre amis (Isabel est en effet originaire d’Avilés et mariée depuis 15 ans avec un copain de Plougonvelin, ma commune d’origine, en Bretagne). Il s’agit d’une charmante petite ville qui constitue une belle étape lors d’un séjour dans le nord de l’Espagne. Je savais que le cidre était la spécialité du coin, et c’est vraiment une tradition, tout le monde en boit, et les serveurs passent donc leur temps à servir les clients puisqu’il faut une technique bien particulière pour faire couler le cidre sur un bon mètre de hauteur afin qu’il s’oxygène, à consommer immédiatement, chacun sa gorgée, à tour de rôle.
Mais j’ai découvert l’autre spécialité des Asturies : le fromage. Quelle révélation, une excellent surprise alors que j’avais abandonné l’idée de manger du bon fromage en Espagne. La fabada est le plat qui complète cette étape gastronomique avant d’aller goûter les fruits de mer en Galice.
Mercredi 29 juillet – CAP NORD
Retour à la normale ce matin, sous la pluie donc, comme il se doit par ici… mais ça ne dure jamais très longtemps. J’ai longé la côte au plus près aujourd’hui et découvert de charmants petits ports et des paysages magnifiques, des reliefs boisés et embrumés. Et en prime le petit hôtel Semaforo de los Bares situé sur la pointe la plus au nord de l’Espagne, une nouvelle sensation de bout du monde 🙂
Les villages de pêcheurs et les paysages embrumés me rappellent beaucoup ma Bretagne natale, et il y a aussi de belles plages isolées, presque désertes et des kilomètres de sentiers à fouler. Mais c’est le nombre de bars et leur fréquentation qui marquent la différence par rapport à notre côte française.
Arrivée à La Coruña en fin de journée.
Jeudi 30 juillet – A CORUÑA – LUGO
Visite de courtoisie à Coruña, le monument principal ici est la Tour d’Hercule, c’est le plus vieux phare du monde encore en fonctionnement aujourd’hui. Il fut construit par les Romains au premier siècle de notre ère ! Du haut de cette tour, 2000 ans vous contemplent.
Arrivée à Lugo dans l’après-midi pour faire le tour du centre historique du haut de ses murailles. Balade originale de deux kilomètres permettant d’apprécier les deux cotés de la ville. Un nouvel exemple de l’architecture romaine qui fut déclaré Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco, 2000 ans après sa construction. Les plafonds de la cathédrale rappellent ceux de la chapelle Sixtine, à voir.
Vendredi 31 juillet – LUGO – SANTIAGO DE COMPOSTELA
Une heure de route et me voici à présent dans la ville sainte, celle que tous les pèlerins veulent atteindre après plusieurs jours de marche, pour fouler enfin sa cathédrale. Visite des hôtels « Monuments San Francisco » et le Parador situé sur la place principale, à côté de la cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle.
J’ai Rdv avec Guillermo, très certainement notre futur guide et chauffeur francophone dans la zone. Il est à la tête de l’association des guides et dans les instances du tourisme de la Galice depuis des années. Sympa et intéressant, il a plein de choses à raconter, pas que des bonnes d’ailleurs 🙂 Il m’emmène manger un excellent steak puis me fait un petit city tour de Santiago très instructif. On se retrouve dimanche pour boucler ma reco ensemble avec la partie sud qu’il me manque. Demain c’est le Finisterre qui m’attend.
Samedi 1er aout – FINISTERRE
Je n’aime pas les extrêmes dans la vie de tous les jours, mais géographiquement par contre, ils m’attirent. Monter les sommets les plus hauts (l’Aconcagua dans la Cordillère des Andes) ou aller tout au bout de la terre… le plus au nord (Lochinver s’en approchait un peu) ou le plus au sud au Cap Horn ; c’est sans doute pour avoir grandi au bout de la France, le plus à l’ouest du Finistère. Et bien j’étais maintenant dans un autre Finisterre, celui de l’Espagne, et peut-être aussi le point le plus à l’ouest de l’Europe continentale ? à égalité avec Lisbonne ? Sandrine, en plein montage de Terra Lusitania, nous le confirmera bientôt.
Quelle belle journée, le thermomètre affiche 29ºC, j’ai presque envie d’aller à la plage, il y en a tellement, partout. La Galice possède 1500 kilomètres de côtes sur le total espagnol de 7500 ! C’est complètement découpé, déchiqueté même, et la route longe la côte, ce qui offre de superbes panoramas. Mélangez à cela un peu de culture celte et voila une région magnifique pour passer ses vacances au calme, au vert.
Dimanche 2 aout – suite, fin, passage au Portugal, et retour à la maison
Programme chargé pour ce dernier jour avant le retour en Andalousie, d’autant que cette période du premier week-end d’août est le moment choisi par de nombreux villages pour faire la fête. Et il y en avait une sacrée en préparation à Corturai, celle des Vikings. Des gens affluaient de partout pour se regrouper au bord de la rivière où allait avoir lieu un affrontement entre Romains et Vikings. Il est encore tôt ce matin et pourtant les buvettes sont déjà en place, les cornemuses sonnent, les sacs de moules prêts à être braisées, les casques à cornes bien enfoncés sur les têtes, ça promet d’être une sacrée journée. Le village suivant célèbre le vin local Alboriña et l’on peut constater que cette fête a commencé la veille vu l’état de certains participants. Place maintenant à la culture : petit détour par l’ile de la Toja, célèbre pour son savon et sa chapelle recouverte de…coquilles !
Visite de Vigo où se prépare également une célébration, puis de la forteresse de Baiona et de celle du Mont Santa Tecla où s’alignent les croix celtes.
Et la journée se termine à Tui, charmant village frontalier juste au bord de la rivière Miño qui sépare l’Espagne du Portugal, un très bel endroit pour un prochain séminaire ibérique.
Et juste de l’autre côté de la frontière se trouve l’imposante forteresse de Valença do Minho… elle fera certainement l’objet d’une prochaine reco de la part de Terra Lusitania mais pour moi il est temps de rejoindre l’aéroport de Santiago pour prendre mon vol retour vers Malaga.
Contactez Eric pour plus d’informations sur le circuit issu de voyage de reconnaissance : Le Nord de l’Espagne en liberté.