Récit & photos de Guillaume Bur, concepteur voyage chez Terra Caribea.

“Un petit coin de parapluie contre un coin de paradis… ” Cet extrait d’une chanson de Georges Brassens résume parfaitement les sensations que j’ai éprouvées lors de cette retraite sur le magnifique archipel de Bocas del Toro au Panama. En effet, partir sur la côte Caraïbes en pleine saison des pluies a de quoi surprendre à force d’enchainer les paysages paradisiaques et les replis sous les abris. Le tout dans la bonne humeur, bien évidemment.

Vous vous en doutez, qui dit voyage dans un archipel dit virées en bateau régulières. Mon périple débute donc à Almirante, petit port qui se dédie exclusivement aux connections avec la ville de Bocas. Après une demi-heure de bateau et de petits sauts sur les vagues j’atteins Bocas del Toro, son calme relatif et ses maisons et hôtels sur pilotis.

Heureux de retrouver la terre ferme, je peux paisiblement m’installer dans mon hôtel, déguster une Balboa, la bière locale du nom du conquistador espagnol, et attendre le coucher du soleil qui s’annonce magnifique. La réalité confirme mon intuition.

Louer un vélo est un moyen agréable et économique de découvrir Colon, l’île principale de Bocas del Toro. Si mes jambes ont un petit peu regretté ce choix en traversant l’île qui s’est avérée beaucoup plus vallonnée que prévue, ma fatigue fut vite oubliée en atteignant la sublime plage de Playa Boca del Drago. Elle se trouve à l’extrémité non habitée de l’île, tout au Nord. A l’exception d’un petit restaurant, rien ne trouble le calme de cette plage sauvage de cocotiers et sable blanc.

En longeant la côte, à pied ou en bateau-taxi, on atteint rapidement une des attractions les plus fameuses de Bocas del Toro, Playa de las Estrellas. Pour une raison inexpliquée des milliers d’étoiles de mer ont trouvé refuge dans l’archipel (j’en voyais tous les matins depuis la chambre de mon hôtel) et particulièrement sur cette plage calme aux allures de lagon. Ici, nul besoin de se munir d’un masque et d’un tuba pour les observer, les Caraïbes offrent aux visiteurs des eaux parfaitement turquoises et cristallines, et les étoiles évoluent à peine un mètre sous le niveau de la mer.

Un spectacle hors norme auquel participent même des bancs de petits poissons. Je le précise pour ceux qui en doutent, l’eau est particulièrement chaude dans cette région, on peut donc rester sans difficulté des heures à contempler les étoiles de mer.

Sur la partie Ouest de l’Isla Colon, Playa Bluff réserve ses plus beaux rouleaux à tous les passionnés de surf, débutants ou aguerris. N’étant pas un aficionado je préfère faire un grand tour de bateau à la découverte du reste de l’archipel. Je ne vais pas être déçu…

Notre bateau quitte l’Île Colon pour s’engouffrer dans la mangrove. Je débouche alors sur un environnement particulièrement sauvage où seuls dépassent de cette végétation basse quelques rares bungalows sur pilotis. Il nous faut traverser un ultime petit canal creusé dans la mangrove pour déboucher sur Dolphin Bay, a priori un gigantesque lagon sans intérêt particulier mais qui se révèle être l’habitat naturel de nombreux dauphins. Sans surprise, après quelques minutes de “recherche” deux dauphins s’invitent à la fête et nous proposent un superbe ballet, pour le plus grand plaisir de tous les membres de l’embarcation.

Ce spectacle à peine digéré nous traversons une nouvelle zone de mangrove joliment décorée par une “constellation” d’étoiles de mer. Nous poursuivons à présent notre traversée en direction du grand large, enchainant les ascensions de vagues et dévalant les creux. Bon ce ne sont pas les 40èmes rugissants je vous rassure mais cela reste une expérience impressionnante surtout quand la pluie s’invite au rendez-vous et impose de se cacher derrière son poncho imperméable… Enfin, nous accostons tant bien que mal sur l’un des joyeux de l’archipel, l’Isla Zapatilla, une exceptionnelle île sauvage baignant dans des eaux turquoises. Seules quelques tortues en quête de repos viennent perturber la quiétude de cet oasis.

Après une halte pour déjeuner sur l’île, nous nous lançons à l’assaut d’un des derniers trésors de l’archipel. Un trésor invisible de prime abord car il se trouve sous la mer : je parle bien sûr des coraux. La zone de Bocas del Toro est particulièrement réputée pour la pratique de la plongée, mais le snorkeling (masque et tuba) permet aux non-initiés de découvrir la splendeur des fonds marins. J’enfile donc mon matériel et me jette à l’eau. Immédiatement, je suis charmé par l’explosion de couleurs et la variété des coraux qui se partagent la zone où nous évoluons. En effet, sur des centaines de mètres, les formes les plus diverses et les teintes les plus étonnantes se succèdent et forment une véritable œuvre d’art.

Après une journée bien agitée, il est temps de rentrer à l’hôtel pour se reposer, il me reste encore de quoi explorer. Car Bocas del Toro c’est aussi et surtout une atmosphère et une ambiance typique de la côte Caraïbes. Le temps importe peu, il s’écoule lentement au rythme des pas des autochtones, lourds, et adaptés à la chaleur ambiante. La ville de l’île Colon s’organise autour de l’avenue centrale où déambulent les quelques voitures et Pick Up présents dans l’archipel. Au détour des nombreuses épiceries chinoises, vous trouverez facilement des bars et des restaurants donnant directement sur l’eau et quelques discothèques alternant reggae et musique commerciale.

Si l’isla Colon concentre la majorité de l’activité commerciale et touristique de l’archipel, la vie sur l’Isla Bastimiento semble en revanche avoir totalement conservé ses habitudes d’antan. Ainsi, les bungalows typiques et multicolores s’agglutinent face à l’océan le long de l’unique rue traversant l’île. Quelques hôtels ont bien vu le jour mais sur cette île où aucune voiture ne circule, la majorité de la population gagne toujours sa vie de la pêche, et du transport en bateau en direction de l’Isla Colon.

A voir toutes ces familles affalées sur leur hamac ou sur les chaises de leur balcon regarder la pluie tomber, j’ai la sensation que le temps s’est arrêté, que personne sur cette ile ne semble réellement préoccupé par une quelconque activité, laborieuse ou autre.

Seule l’épicerie dispense quelques biscuits ou sodas, et sert d’abri temporaire pour les passants. A cet instant, en tant que touriste, je ne peux qu’adhérer à cette oisiveté éphémère, et même contre un parapluie je ne troquerais pas ce petit coin de paradis.

Voici un circuit qui passe par Bocas avec un nom particulièrement évocateur : De pilotis en pilotis

Contactez Guillaume pour plus d’informations sur ce séjour à Bocas del Toro.