Par Kanto Raomiala, conseillère voyage chez Terra South Africa

Après quelques jours d’automne pluvieux du Cap, 3 semaines de reco dans le nord ou il n’y a que du soleil, est le rêve de plusieurs et pour moi une réalité! Bye bye le bureau, le temps pourri, à moi l’aventure…et le soleil !

Après 2 heures de vol du Cap à Johannesburg, me voilà donc au volant de ma petite Toyota Etios pour quelques semaines légendaires dans le nord-ouest et le nord de notre pays Arc-en-Ciel. Direction: la réserve privée de MadikweLa réserve est située dans le nord-ouest de l’Afrique du Sud, à proximité de la frontière du Botswana et seulement à 4h30 de trajet de Johannesburg. Cette réserve privée est moins renommée que sa sœur: «Le parc Kruger». Je me dirige donc vers Pretoria où je me perds pendant une heure. Par contre, par ce biais, je profite des paysages des chaines montagneuses qu’offrent le Magaliesberg et ses alentours.

Finalement au Lodge de Madikwe Hills avec une heure et demie de retard, un Lodge de charme, 5 étoiles. Je suis accueillie par Hannes, le directeur, qui me montre ma chambre….euh non, ma suite avec ma piscine privée ! Comme j’ai raté mon safari de l’après-midi, je profite d’un verre de Gin & Tonic (se prononce Ji and Ti en anglais) au bord de la piscine du Lodge avec une vue sur un troupeau de buffles s’abreuvant sur le point d’eau. Quel accueil !

Je pars le lendemain matin très tôt en safari à la rencontre des animaux : des rhinocéros, un chacal, des impalas, une hyène avec un pied d’antilope dans sa gueule, encore des buffles et lions, que des lions, beaucoup de lions, plus de lions qu’autre chose !

Je me dirige ensuite vers le Tuningi Safari Lodgeun autre Lodge de charme, 5 étoiles aussi. Cette fois-ci, je me retrouve avec des jeunes parents voyageant avec leurs jeunes enfants. Le Lodge ressemble presque à un jardin d’enfants. Bien que je sois plus douche que bain, j’ai profité d’un bon bain chaud en plein hiver avec une cheminée à côté.

Quelques girafes m’accompagnent jusqu’à la sortie de la réserve du Madikwe et je mets le cap sur la province du Limpopo pour rejoindre le parc national du Marakele.

Le parc se trouve dans le Limpopo au cœur des montagnes du Waterberg. C’est un “lieu de sanctuaire” comme son nom “Tswana” l’indique, du fait de son impressionnante richesse animalière qu’il doit à sa situation exceptionnelle dans une zone de transition entre les régions sèches de l’ouest et humides de l’est du pays.

Le parc présente de forts contrastes entre ses paysages, combinant de majestueuses montagnes et des collines verdoyantes dominant de profondes vallées. Vous y trouverez de rares virgiliers (Yellowwood) ou autres cèdres, des cycas de 5 mètres de haut et des fougères. Aussi, la réserve héberge toutes les grandes espèces, éléphants et rhinocéros, les félins y sont aussi présents quoique plutôt rares ainsi qu’une grande variété d’oiseaux dont la plus grande colonie de vautours au monde (Les vautours du Cap).

e me dirige dans la seule concession privée du parc au Marataba Safari and Co ou je suis logée pour deux nuits. Je m’arrête à la petite ville minière de Thabazimbi pour faire le plein d’essence et j’en profite pour visiter un peu. Arrivée au Marataba, l’hôtesse du Lodge m’accueille avec un verre de bienvenue, me fait visiter les alentours, m’amène dans ma suite en toile et m’installe pour un déjeuner dans le jardin donnant sur le massif de Welgevonden. Le safari de l’après-midi est unique avec le soleil couchant sur le massif du Welgevonden, une couleur de feu sur un fond de couleur pourpre.

Au volant de ma petite Etios, je reprends la route pour le parc national du Mapungubweavec un arrêt au village d’Alldays pour refaire le plein et m’approvisionner, car ce soir, pas de 5 étoiles et je suis aux fourneaux ! Au menu: un bon « braai » (barbecue Sud-Africain). Je me prends donc de l’agneau, des saucisses, du pap (aliment emblématique de la cuisine ancestrale Sud-Africainetrès consommé dans les townships et dans les campagnes. Il s’agit d’une bouillie de céréales qui peut constituer le repas quotidien. La céréale la plus utilisée est le maïs. Selon la quantité d’eau ajoutée, elle s’appelle « pap », le porridge de maïs, plus liquide ou « samp » le gruau de maïs, moins liquide) et pour faire le chakalaka (sauce tomate épicée) : des tomates, oignons et du piment.

Après quelques 4h30 de route dont 2h de piste crevassée entre les baobabs et la savane sèche, j’arrive finalement au parc national du Mapungubwe, juste avant que le portail ne ferme. Cet endroit, tout au nord du pays, se situe à la triple frontière entre l’Afrique du Sud, le Botswana et le Zimbabwe. Je rencontre Norman, le chef du parc, qui m’organise quelques activités pour le lendemain dont un tour guidé et un safari au coucher du soleil. Je m’installe ensuite au Leokwe’s Camp. J’allume le feu et me mets au fourneau !

Le lendemain, je pars à la découverte de l’histoire de Mapungubwe, accompagnée du petit fils du fameux « Mokoena », l’homme qui a permis à Mapungubwe d’être ce qu’il est aujourd’hui. Il nous raconte son histoire, ses ancêtres et son patrimoine.

Voici ce que j’en ai retenu:

La vallée du Limpopo : les restes de cette ancienne société, connue sous le nom de royaume Mapungubwe, dans la vallée de la rivière Limpopo, avaient été oubliés pendant plus de 7 siècles. En 1933, une tombe d’origine inconnue est découverte dans une région sauvage. Depuis cette découverte, des recherches ont mis au jour l’existence d’une métropole dominée par un roi africain il y a près de 1000 ans. Personne ne peut dire à ce jour l’identité des habitants de cette région, puisqu’il n’existe pas de traces écrites ni de traditions orales jusqu’à ce qu’on trouve des signes de leur nom, il y a environ 1000 ans : ceux de “Mapungubwe”.

Les vestiges : trois tombes royales se trouvent au centre d’une large esplanade de 300 mètres de long et 30 mètres de hauteur. Le roi et ses soldats vivaient au sommet de la colline et le peuple aux niveaux inférieurs. Des sceptres en or et des figurines de rhinocéros ont été trouvées dans les tombes. Des colliers en perles de verre étaient portés par les enfants et les adultes. L’analyse des restes humains indiquent que cette communauté avait un régime alimentaire varié et sain. Ils élevaient des chèvres, des moutons et possédaient des chiens. Des restes de millet et de coton donnent des indications sur les cultures locales. Les poteries, le bois, l’ivoire, les os, les œufs d’autruches, ainsi que les coquilles d’escargots étaient échangés ou vendus à des cultures aussi éloignées que la Perse, l’Egypte, l’Inde et la Chine.

Le Mapungubwe a un paysage de savane couvert d’épineux, de grands baobabs et de terrasses de grès s’élevant au-dessus de la plaine. L’endroit s’est révélé être le plus grand royaume du sous-continent jusqu’à son abandon au XIVème siècle. Des vestiges des palais et des habitations environnantes sont restés intacts jusqu’à nos jours. Le parc est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2003. Il est devenu un parc national en 2004.

Je continue ensuite vers le sud en me dirigeant vers les chaines montagneuses du Soutpansberg (la montagne salée) pour rejoindre le Leshiba Wilderness. Quel bel endroit ! Je laisse ma voiture au parking, et mon guide Trymore vient me chercher dans son vieux 4×4 ouvert. Nous grimpons la piste pour arriver au Lodge de Leshiba qui reflète beaucoup l’architecture VendaLe Lodge a été construit par Noria Mabasa, une artiste Venda internationalement reconnue. C’est une réplique d’un village authentique Venda. Trymore et moi partons pour une petite randonnée dans la réserve pour arriver au « Vultures’ Cliff » la falaise des vautours. 3 petites heures de marche en compagnie des rhinocéros, des koudous et des girafes. Je profite pleinement de ces beaux paysages et à peine le temps de digérer toute cette beauté et hop…une vue à couper de souffle au bord de la falaise de vautours avec les nuages qui couvrent encore une partie de la chaine montagneuse de Soutpansberg.

Après deux superbes nuits au Leshiba, je descends au Mashovela Lodge qui n’est guère loin, juste de l’autre côté du Soutpansberg. Je pars en visite avec mon guide Sipho qui est de la tribu « Pedi », marié à une Venda, et qui a donc beaucoup de connaissances sur la culture et le peuple Venda. Nous visitons un authentique village Venda avec des enfants qui jouent, des femmes qui cuisinent et d’autres qui repeignent leur maison pour l’arrivée de leur mari.

Nous partons le lendemain en randonnée pour atteindre le fameux « Mashovela Waterfalls » où sur le chemin on se retrouve nez à nez avec un grand koudou qui a pris plus peur que nous et s’est enfui entre les buissons. Arrivée aux chutes, Sipho me raconte les anecdotes du peuple Venda. Le soir en rentrant au Lodge, danses et rythmes Venda m’attendent pour le diner.

L’isolement total, des paysages bruts de savane et de brousse et le sentiment d’être aux origines de la découverte. Je me dirige à Pafuri tout au nord du parc Kruger pour rejoindre le Lodge The Outpost. Je me retrouve entourée de paysages composés de baobabs et acaciasje croise une faune abondante et pas de visiteur (on se croirait dans un western). Le nord du parc Kruger, plus aride et moins visité, un moment fort du voyage. La solitude et l’exclusivité de se retrouver seuls face aux animaux, de se perdre ou de s’embourber dans le sable sans aucune aide et sans aucun réseau cellulaire…une aventure épique qui reste inscrite à jamais dans ma mémoire…

Je rejoins le lodge. On m’escorte vers une suite gigantesque qu’ils appellent « space » – certainement pour leur ressemblance avec des vaisseaux spatiaux – et donnent sur la rivière Levuvhu. Un clic sur la télécommande et les persiennes électroniques descendent, un autre clic et ça remonte, et la rivière Luvuvhu se retrouve à vos pieds avec des animaux qui s’abreuvent en permanence. Les nuits, je dormais aux sons de la brousse africaine : des hyènes, des koudous, des éléphants et beaucoup d’autres.

Je redescends tout doucement vers le Sud pour refaire un saut au pays Venda et rendre visiteà quelques artistes locaux (peintres, potiers, sculpteurs, musiciens, etc.) et ainsi découvrir l’art Venda. Mon objectif est de me rendre à la réserve privée du Timbavati, célèbre pour sa densité en fauves et surtout le très rare lion blanc.

J’arrive dans la réserve de Timbavati et je me fais chouchouter au Lodge de Nina et Don, le Tanda Tula Safari Camp. Le Tanda Tula est un petit Lodge de huit tentes de luxes avec salles de bain en dur attenantes avec des Nyala partout autours de ma tente.Je suis donc accueillie comme une reine et j’avais l’impression que tous me connaissaient au Lodge…raté pour le « voyageons à l’anonymat ». Bref, je profite de mes quelques heures de célébrité, de superbes rencontres et surtout des safaris de qualités où j’ai pu observer les fameux Big Five !

Le Lodge de Tanda Tula a un hippopotame résident qui s’appelle Harry. Attention, Harry pèse quelques tonnes et reste bien sauvage. Il faut donc bien observer où il est le soir car la plupart du temps, après le Gin & Tonic, de l’apéro, les quelques bons verres de vins durant le diner et l’Amarula (équivalent du Baileys Irlandais) en digestif, nous pouvons parfois nous sentir invincible…ce qui est rarement le cas. Tanda Tula reste avant tout la maison d’Harry et nous ne faisons que passer, “so watch for Harry” car il a la priorité sur toutes les voies le soir!

Je quitte la réserve du Timbavati pour profiter de la route panoramique du Blyde River Canyon qui me fascine toujours autant après ma 4èmevisite de la région en moins en 2 ans. Je me dirige vers Hazyview, puis fais route vers White River pour me loger. Entre ces deux endroits, je profite du Canyon et de quelques activités dans la région comme l’équitation, le Zip line, le rafting sur la rivière Sabie avec crocos et hippos et aussi le tir à l’arc. J’en profite car je suis presque à la fin de mes 3 semaines…

Je commence par la tyrolienne: je saute à 80m de haut et file à 110km/h. Je poursuis avec une balade à cheval où je galope entres les arbres fruitiers et à travers les ruisseaux de la vallée de Sabie. Je rentre à Hazyview le soir bien fatiguée.

Le lendemain, je rencontre Brian mon moniteur de rafting. Il me brieffe sur le niveau de la rivière, sur ce qu’il faut faire et ne pas faire. Il me brieffe aussi sur les crocos et les hippopotames….je pensais qu’il blaguait jusqu’à ce que nous faisions un « bump sliding » (on quitte le raft pour surfer les rapides sur les fesses) et je me retrouve avec une sorte de tronc d’arbre flottant qui était en fait un crocodile. Je lui dis: « Brian, I think there is a croc flotting not far from me » et Brian me répond: « I know, I know I can also see him ». Nous sortons vite de l’eau, montons dans le raft et il tape fort sur la surface de l’eau avec sa rame pour vérifier s’il y avait un hippo. Nous continuons ainsi pendant 1h30 à travers les rapides tout en essayant de rester sur le raft sans se faire propulser. Le rafting (préférablement sans croco) devint soudainement un de mes sports préférés après la plongée !

Mon aventure approche de la fin, je reprends la route pour« The City of Gold » Johannesburg où je passe quelques jours à faire des visites dont : le musée de l’Apartheid, le bidonville de Soweto, boire une bière dans un vrai Shebeen de Soweto avec mon ami Andrew de Johannesburg qui s’est volontairement proposé comme chauffeur. Je profite aussi pour rencontrer Lebo et Maria, amis de longues dates de mon collègue et chef Thibault qui nous offrent un verre dans leur auberge de “backpackers” après 2 heures de vélo à la découverte de Soweto et de son histoire.

Je suis aussi contente de rentrer chez moi au Cap sous la pluie après 3 semaines en vadrouille et revoir quelques visages familiers et qui m’ont bien manqués.

Des lodges africains de charme, des rencontres inoubliables, des animaux partout dont un léopard chasseur, des anecdotes hors du commun et le surout, un voyage hors du temps avec beaucoup d’émotions. Un voyage, une authenticité pour ceux qui veulent découvrir l’Afrique du Sud autrement, vraiment…en prenant leur temps.

Contacter Kanto pour plus d’informations sur les circuits Afrique du Sud Sauvage et Pur Safari.

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