La vraie pierre précieuse du Minas Gerais au Brésil

Note : le recit presenté ci-dessous est basé sur des faits réels … mais pas tout à fait.

L’état du Minas Gerais, situé au Sud-Est du Brésil est connu et reconnu pour son riche patrimoine historique et culturel. Les villes les plus connues sont Ouro Preto, Mariana, Congonhas et Tiradentes. Toutefois le Minas Gerais a beaucoup plus à nous offrir…

Dernièrement, des rumeurs de nos guides racontent que pas très loin de Belo Horizonte existe une ville qui cache une pierre de très grande beauté mais aussi de grande valeur : le diamant. Cela pourrait être un grand plus à présenter à nos clients.

J’ai été choisie dans l’équipe pour partir à la conquête de ce fameux bijou. Pour cela, j’ai travaillé dur sur mes arguments : j’ai un mariage à organiser, et une belle petite bague en diamant ne serait pas de trop !

Mon expédition débute à Belo Horizonte, et comme pour tous les explorateurs, le chemin sera long et complexe. Je vais me rendre vers le Nordeste du Minas Gerais, en suivant le chemin des Bandeirantes, personnages qui dans un passé pas si lointain sillonnaient le territoire brésilien à la recherche d’or et de pierres précieuses.

Premier arrêt dans la ville de Lagoa Santa, où je pars à la découverte de la Grotte de Lapinha. Cette curiosité naturelle est un véritable palais de stalactites et de stalagmites, de 511 mètres d’extension et 40 mètres de profondeur. Un petite étude de la géologie locale peut m’aider à comprendre où trouver mon précieux.

Le lendemain, je dois rejoindre la région de la Serra do Cipó. Mon premier stop est dans le village de Lapinha da Serra.

C’est l’endroit « le plus sauvage » de la région, riche en ruisseaux et cascades, et sa grande chaîne de montagnes rocheuses doit bien avoir quelque chose à nous révéler. Après plusieurs randonnées, balades en bateau, études de sites avec des pétroglyphes, je n’ai pourtant rien trouvé lié à l’exploitation des pierres.

De retour à la route principale je continue le parcours vers un village connu comme « Serra do Cipó ».  La Serra do Cipó est un vrai terrain de jeux pour les amateurs de nature. En raison de la topographie accidentée, nous pouvons facilement rencontrer des cascades, des rivières, des piscines naturelles, etc. Aussi typiques de la région sont les canyons sinueux qui abritent des cascades et des puits à l’intérieur. Un grand champ à exploiter.

A pied, à cheval, en canoë, j’ai tout essayé. Je décide donc de suivre la route vers le village de Tabuleiro, d’après les conseils de mon guide local Maximo (qui habite dans une communauté quilombola). Ce village est situé dans la grande commune de Conceição do Mato Dentro, où grande partie de la population vit de l’exploitation minière. Il m’a expliqué que là bas il y a de l’or noir (minerai de fer), peut-être il y a des diamants aussi ? Les diamants m’attendent !

J’arrive à Tabuleiro, un petit village qui vit actuellement du tourisme, mais avec une infrastructure encore très rustique. Du village, je pars à la découverte de la cascade du même nom. Apparemment, cette cascade concentre grande partie du minéral ramené par les eaux d’autres ruisseaux. Serait-ce un bon endroit pour trouver notre petite pierre?

De là-haut, je peux comprendre ce qui m’attend, une grande descente accompagnée par un chemin rocheux sur le lit de la rivière. L’aller sera tranquille, mais il faut bien préserver ses jambes pour le retour. Encore plus si j’ai mon sac plein de petites pierres qui brillent !

J’entreprends la descente, et le paysage est encore plus beau. Tout s’est super bien passé jusqu’à un panneau à l’entrée du chemin en pierres : « Attention : danger d’inondation ». Merci Monsieur le Panneau qui m’a stressée tout le long du chemin, et au pied de la cascade alors… Pas de pierres qui brillent, mais je ne peux pas nier que l’immensité et l’énergie de l’endroit sont magnifiques.

Au retour au village de Tabuleiro, j’ai besoin de recharger les batteries. Dans un petit restaurant local je discute avec Madame Maria. Elle m’informe qu’il y a une ville encore plus au Nord que s’appelle Serro. Apparemment, c’est une ville très riche et qui a également son histoire liée à l’exploitation minière, l’or et le diamant. Voila ! Je décide  de poursuivre la route, encore plus vers le Nord.

Je prends la route, et… et non, il n’y a pas de route : les camions, voitures, motos, tout le monde doit emprunter le petit chemin de terre. La poussière prend son espace, et oui, tous les espaces, … vraiment de partout. (Aleluia la climatisation !)

Arrivée à Serro, je confirme que c’est effectivement une ville riche en patrimoine. Des belles églises et des manoirs dominent la ville, mais pas de signe de l’exploitation minière. Toutefois, un point spécial m’a intéressée : la visite d’une ferme locale qui produit, dans toute son originalité et selon la tradition, le célèbre fromage du Serro.

La visite faite, Tulio, le propietaire de la ferme, me dit que c’est vers la ville de Diamantina que je peux trouver les plus beaux diamants. Il me conseille cependant d´éviter la route, à cause des curieux. Mais cela seulement si nous avons un vehicule 4×4. J’ai une petite Ford KA, je pense que ça va passer, non ?

Heureusement, j’ai fait appel à un chauffeur de qualité, habitué aux chemins de terre (et de sable) des mines. Après avoir cru plusieurs fois que nous allions dormir au bord de la route, nous arrivons enfin à Diamantina. J’entends de la bonne musique. Le public afflue dans les rues, les bars et restaurants de la cité pour assister aux concerts. Dans le répertoire, éclectique, nous avons des sonates, boléros, sambas, des “marchinhas” et le meilleur de la Musique populaire Brésilienne.

Je profite de ce moment heureux pour entrer en contact avec la population locale, et essayer de découvrir quel chemin suivre. Le musée du Diamant me donne une bonne piste, ainsi que la richesse du patrimoine local. Beaucoup d’argent est passé par ici.

La visite du Musée du Diamant s’est imposée pour comprendre un peu mieux l’activité et essayer de découvrir où trouver la pierre tant convoitée. Mais je commence à douter: est-ce que cette pierre précieuse existe toujours dans la région?

Après étude du matériel exposé, j’ai compris que dans les proximités de la grotte du Salitre il y a un peuple avec un passé riche en diamants. Le gardien du musée m’informe qu’il y a encore quelques exploitations actives.

Départ vers la grotte du Salitre, où je rencontre mon guide qui me fait découvrir la beauté de l’endroit et me raconte un peu de l’histoire locale. Antônio, petit-fils d’esclave et de père prospecteur, m’a conduit au peuple de Curralinho. Il me précise qu’il n’y a plus d’extraction de diamants ici, puisque le gouvernement leur a interdit de donner suite à l’activité.

Il me conseille de me reposer un peu, et me propose la découverte du Parc du Biribiri et ses nombreuses cascades. J’étais bien fatiguée, et la pause était méritée.

Après avoir profité des cascades, je suis partie vers le village de Biribiri, un endroit magnifique pour le déjeuner. De la bonne viande avec du manioc m’a été servie par Silvia, qui avec toute sa sympathie « mineira » s’est assise à ma table pour papoter. Mais c’est quand Silvia m’a parlé de Monsieur Belisário que mes yeux ont brillé de nouveau. Merci Silvia !

En arrivant sur la propriété de Monsieur Belisário, une personne très timide nous reçoit. Les « mineiros » sont sympas mais aussi méfiants. Il m’a invitée à entrer dans sa maison et autour d’un bon café il m’a fait lui raconter tout mon parcours. Je lui ai tout expliqué en détails. J’étais désespérée, la mission donnée par Terra Brazil était de pouvoir présenter aux clients les endroits d’extraction des diamants, et moi, j’avais aussi ma mission personnelle : ma belle bague.

Belmiro, haaaaaa Belisário. Après ce petit café, et autour de toutes nos anecdotes son sourire est apparu et il m’a invitée à découvrir son terrain. En marchant dans le champ, il m’a expliqué que les diamants sont de plus en plus rares, qu’il pouvait me montrer comment se réalise l’activité d’extraction des diamants, mais qu’il ne pouvait pas me garantir que nous allions trouver une pierre.

Il m’a expliqué et je l’ai fait. L’activité demande de la force et est répétitive: creuser, prendre la terre en bonne profondeur, en jouant sur le tamis, aller vers le lit d’eau, tamiser, laver, tamiser, laver, tamiser à nouveau, et je n’ai rien trouvé. C’est à ce moment-là qu’il a dit : je vais vous montrer comment font les professionnels!

 

Devinez-vous ce qu’il a trouvé ?

Carnet de voyage au Minas Gerais, Brésil, texte et photos de Luiza, conceptrice voyages chez Terra Brazil.

Contactez Luiza pour en savoir plus sur la route des chercheurs de diamants dans le Minas Gerais, au Brésil.

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