Par Eric Quillévéré, gérant de Terra España

Je me trouve en Macaronésie, un ensemble d’îles situées à 100 kilomètres des côtes au sud du Maroc, et où se trouve Madère mais aussi les Îles Canaries où je suis venu faire un voyage de reconnaissance.

Pour ma première nuit sur l’ile de Tenerife, j’avais réservé un hôtel à Punta del Hidalgo, ce qui m’a permis de parcourir le parc Anaga, après avoir traversé la capitale Santa Cruz de Tenerife. Cette réserve naturelle présente une variété de flore intéressante selon l’altitude, dont une forêt de lauriers au sommet, traversée par de nombreux sentiers qui rejoignent les plages en contre-bas. Il y a même un refuge de montagne pour ceux qui souhaitent s’adonner aux joies du trekking.

Mais le principal parc de l’île est le Parc National du Teide où se trouve le volcan du même nom, point culminant d’Espagne.

Ce parc occupe la moitié de la superficie de l’île et en fait sa principale attraction à mes yeux, et j’en suis sûr, aux yeux de nos clients aussi. Il faut savoir que le tourisme de masse se concentre dans le sud de l’île où se trouvent les hôtels balnéaires. Ici, un seul hôtel, le Parador de los Cañadas del Teide, ce qui permet de passer deux ou trois nuits sur place afin de profiter de cette ambiance lunaire sous des millions d’étoiles. J’en ai profité pour faire une observation le soir même, à l’œil nu puis au télescope, c’est extraordinaire. En effet la pureté du ciel et l’absence totale de lumière artificielle offrent des possibilités d’observations astronomiques dignes de celles de Hawaï ou du désert d’Atacama au Chili.

(Photo réalisée sans trucage mais avec une ouverture de 20 secondes)

Une autre activité intéressante dans ce paysage volcanique est l’observation d’oiseaux mais le principal attrait est sans conteste la randonnée de moyenne ou de haute montagne pour ceux qui souhaitent s’attaquer aux 3718 mètres du volcan Teide.

L’ascension est faisable en deux jours au départ de l’hôtel en passant une nuit au refuge d’altitude mais il y aune autre alternative possible : le téléphérique qui vous amène de 2355 à 3555 mètres d’altitude en 8 minutes ! Arrivés là-haut, plusieurs itinéraires vous offriront différents panoramas sur les versants de l’île mais le must est de monter jusqu’au sommet et avoir ainsi une vue à 360°C, et par temps clair voir les îles environnantes (je me chargerai de vous réserver le permis obligatoire car l’accès au sommet est réglementé).

D’autres jolis villages de Tenerife sont la Orotava et Icod de los Vinos où se trouvent le dragonnier millénaire et la Cueva del viento, un ensemble de tubes volcaniques uniques au monde de 18 kilomètres de longueur. En plus de son étendue, la Cueva del Viento se démarque par ses caractéristiques géo-morphologiques uniques. Son réseau de galeries se déploie sur trois niveaux superposés, phénomène que l’on ne peut admirer nulle part ailleurs dans le monde.

Son nom est dû aux importants courants d’air qui y circulent. Je suis arrivé juste à temps pour m’incorporer dans un petit groupe (16 personnes maximum) qui montait dans le bus pour rejoindre l’entrée du site. Après quelques kilomètres de 4×4, nous pénétrons dans un monde inconnu pour une visite souterraine d’environ une heure. Quelle ambiance !

Encore un peu plus à l’Ouest, se trouve le port de Los Gigantes d’où l’on peut prendre un ferry pour rejoindre les trois îles les plus proches : La Gomera, El Hierro et La Palma. Pour ma part, j’avais décidé de rejoindre Santa Cruz de La Palma en avion vu qu’il y a de nombreux vols quotidiens entre les îles…

C’est maintenant La Palma qui m’accueille, la « Isla Bonita » (l’île jolie), et avec elle Adrian, mon contact sur place. Ici, changement d’ambiance, pas de gros complexes hôteliers, un tourisme plus rural, plus familial et plus espagnol. Une île plus petite mais tout aussi variée : décors désertiques et volcaniques au Sud, genre Lanzarote, et décors verts et boisés au Nord, dans le style de La Gomera. Et au milieu, une énorme caldera, celle de l’ancien stratovolcan Taburiente qui donne à l’île ce relief si particulier : le fond de cette dépression de 7 kilomètres de diamètre se situe environ à 600 mètres d’altitude alors que la crête culmine à 2426 mètres au-dessus du niveau de la mer. C’est d’ailleurs à cet endroit le plus haut de l’ile, Roque de los Muchachos, que sont installés plusieurs observatoires astronomiques européens dont le GranTeCan, le plus grand télescope optique au monde.

Le Sud de l’île a été formé par d’autres volcans qui forment une chaîne que l’on peut parcourir à pied aujourd’hui, pour finir par les volcans San Antonio et Teneguia où se trouve un intéressant centre d’information. De nombreuses autres balades sont possibles sur l’île, en fait c’est un peu le paradis des randonneurs avec plus de 1000 kilomètres balisés, soit autant que sur les six autres îles réunies. Le plus beau trek que j’ai réalisé est celui qui consiste à se faire déposer en véhicule à Los Brecitos et effectuer une descente de 15 kilomètres (pour environ 1000 mètres de dénivelé) durant 6 à 7 heures à l’intérieur de la Caldera de Taburiente. Une autre rando au Nord permet de découvrir la forêt de lauriers, typique des îles de Macaronésie (Açores, Madère et Canaries) qui se développe dans des climats subtropicaux humides, provoqués ici par cette mer de nuages qui descend des montagnes et recouvre l’île d’un manteau blanc.

Avec Adrian, nous n’avons pas seulement profité des merveilles naturelles de La Palma, il m’a aussi fait goûter les spécialités locales, et l’une d’entre elles, à ma grande (bonne) surprise est le vin ! Le cépage de Malvoisie est le plus répandu ici mais il y en a bien d’autres, et sur toutes les îles de l’archipel, ce qui donnera lieu bientôt à une nouvelle Route du Vin, aux Canaries. Avis aux amateurs !

Une autre curiosité de l’île est une ferme à tabac, installée sur les hauteurs de Breña Alta et qui propose une visite intéressante montrant toutes les étapes de l’élaboration d’un cigare, depuis la plantation de la graine jusqu’à la dernière coupe, avant allumage. Et puisque nous évoquons les petits plaisirs de la vie, passons directement à la troisième ile de mon périple où l’on produit du rhum et du café (le seul d’Europe), ça se passe sur Gran Canaria.

Las Palmas de Gran Canaria (à ne pas confondre avec Santa Cruz de La Palma donc) est la capitale de l’île, à une demi-heure de l’aéroport. C’est là que je dormirai ce soir, dans la ville la plus importante des Canaries, elle partage d’ailleurs le titre de « capitale de la Communauté Autonome des Canaries » avec Santa Cruz de Tenerife. J’avais donné rendez-vous à un guide de l’île pour qu’il me renseigne sur les meilleurs coins à visiter.

Armé de ma carte et de ma voiture de location, je me lançais à la découverte de cette île dont la particularité routière est le fait qu’il y ait beaucoup de routes dans tous les sens qui traversent l’île de long en large, contrairement à Tenerife qui est plus grande mais où 2 grandes voies principales vous font faire le tour de l’île et une troisième la traverse. Et j’allais bientôt apprendre que certaines de ces routes secondaires, celles du centre, sont excessivement pentues et étroites pour descendre et remonter dans les gorges qui mènent au sommet, il suffit de regarder la carte pour s’en rendre compte (toutes les routes n’y figurent pas). C’est donc un terrain de jeu pour conducteurs avertis et il vaut mieux préparer son itinéraire avec des professionnels 🙂

Il y a d’abord Arucas, au Nord, où se produit le fameux rhum Arehucas dans la plus ancienne distillerie de rhum d’Europe. Une rapide visite pour connaître les installations mais sans dégustation… j’ai encore de la route à faire. Il y a aussi Galdar, très connue pour ses gisements archéologiques, les plus représentatifs des Canaries. Et entre chaque ville, des champs de bananes, à perte de vue, comme sur La Palma.

J’arrive enfin sur la cote Nord-Est pour un déjeuner bien mérité dans le petit port de Las Nieves, charmant. Après avoir fini mon poisson  je me rends à Agaete qui marque le point d’entrée dans la vallée du même nom, dont il n’y a pas de sortie… mais au milieu, à San Pedro, se trouve ce que je viens voir ici (sur les conseils de mon guide local) : la superbe finca Las Longueras au milieu des champs. Une étape reposante et authentique que sauront apprécier nos clients, me dis-je. C’est également dans cette vallée, non loin de la finca (ce qui en fait un but de promenade à bicyclette), que pousse le seul café d’Europe ! Et oui nous sommes presque sous les Tropiques.

Encore un endroit où je serai bien resté plus longtemps tant l’accueil était sympathique et la visite intéressante.

Le lendemain m’attendaient les routes de  « rallye » pour rejoindre le sommet de l’île et aller dormir dans un des plus beaux hôtels de Gran Canaria : le Parador Cruz de Tejeda. Tout comme celui de la même chaîne d’établissements, au pied du Teide à Tenerife, celui-ci se trouve au sommet de l’île et offre une vue panoramique incroyable en plus d’un circuit Spa très complet avec une piscine qui s’allonge jusque dans la forêt de pins ! Ahhhhh les bons côtés de notre métier…(cf. photo de l’en-tête)

En descendant vers le Sud, tout devient plus désertique, il y a même des balades en chameau pour ceux qui aiment. La zone de Maspalomas est équivalente à Las Americas au Sud de Tenerife : tourisme balnéaire de masse. Mais il y a quelques villages plus tranquilles au bout de l’autoroute, dont Playa de Mogan où je passerai ma dernière nuit sur l’île. On retrouve ici un tourisme plus familial, plus espagnol mais pour ceux qui veulent faire la fête, Puerto Rico n’est pas loin. Je ne me suis pas aventuré plus à l’Est de l’île par manque de temps, mais aussi car il paraît que les routes sont encore moins praticables, plus étroites, et toujours à double sens. Et pourtant, serait-ce pire que la Route de la mort en Bolivie que j’ai parcouru tant de fois au volant de mon 4×4 ?

Non, ça sera simplement l’occasion de revenir…

Retrouvez les circuits Îles Canaries en Famille et Autotour aux Canaries en ligne.

Contactez Eric pour plus d’infos et d’anecdotes sur son voyage de reconnaissance.

Petit aperçu vidéo du ciel des Canaries pour vous mettre l’eau à la bouche…

El Cielo de Canarias 2012 / The Light of Stars from Daniel López on Vimeo.

Visualisez les étapes du voyage d’Eric aux Îles Canaries sur la carte ci-dessous :


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