Par Eric Quillévéré, gérant Terra España.

Comme vous le savez, chez Terra on ne vend bien que ce que l’on connait bien. Pour développer une des thématiques chères à Terra España, je n’ai pas eu à me déplacer très loin, je suis parti en week-end dans la province de Jaen, au nord de Granada, pour une immersion au milieu des oliviers !

C’est en effet LA province d’Espagne spécialisée dans l’olive et le premier producteur mondial d’huile d’olive. Avec ses 60 millions d’oliviers plantés (plus que d’Espagnols dans le pays), la province de Jaen concentre 50% de la production nationale et 20% de la production mondiale.

Mais revenons sur le terrain, où tout n’est pas qu’oliviers, puisque j’ai débuté mon parcours par le sud de la province pour traverser la Sierra Cazorla et aller connaître le Parador Cazorla. Un hôtel perdu au milieu de la forêt, à 17 kilomètres du plus proche village.

Après avoir quitté l’autoroute au niveau de Baza, je me suis engagé sur la route qui entre par le sud du parc naturel de las Sierras de Cazorla, Segura y Las Villas, le plus grand espace protégé d’Espagne et le deuxième d’Europe. Un enchainement de courbes et virages au milieu des pins m’ont conduit a plus de 1000 mètres pour m’offrir le premier panorama du parc. Quatre des six espèces de pins ibériques forment cette forêt d’environ mille ans.

Je dus demander plusieurs fois mon chemin car différents itinéraires sont possibles pour rejoindre Cazorla et je ne voulais pas perdre trop de temps pour profiter du paysage avant la tombée de la nuit (j’avais quitté Granada dans l’après-midi).

Après une courte pause à Cazorla pour me rafraichir et voir le château, je continuais ma route vers Burunchel et les 17 derniers kilomètres sinueux pour atteindre l’hôtel, dans la pénombre.

Mais je savais que dès le lendemain matin, je pourrai profiter de ce paysage magnifique et me balader dans la forêt. Il ne me restait plus donc qu’à profiter du confort de cet hôtel faisant partie des Paradores, une chaîne d’hôtels unique en son genre puisqu’ils parient sur la récupération du patrimoine en installant chaque établissement dans un monument historique.

Réveil sous le soleil, petit-déjeuner en terrasse malgré les fraiches températures de cette fin d’hiver, et me voilà parti pour une balade sur les différents chemins qui partent de l’hôtel, avec la bâton de marche fourni dans la chambre.

De nombreuses boucles sont possibles, avec différents degrés de difficulté, il est donc conseillé de passer 2 jours sur place pour profiter au maximum de cet environnement. En guise d’introduction, une salle de la Nature a été créée dans la cour de l’hôtel pour présenter aux visiteurs les différentes espèces animales et végétales qu’ils seront susceptibles de rencontrer au cours de leurs randonnées. Moi, j’ai dû écourter la découverte car les oliviers m’attendaient mais nous reviendrons bientôt ici en famille.

Je pouvais maintenant apprécier de jour le spectacle qu’offre cette route de montagne pour redescendre vers le village de Cazorla et qui continue ensuite dans la plaine, au milieu des oliviers. J’y fis à nouveau un arrêt, puisqu’à la sortie du village se trouve la coopérative des producteurs d’olive et ils vont très bientôt y créer un centre d’interprétation pour les touristes. J’ai pu y faire ma première dégustation d’huile d’olive car le magasin fonctionne déjà et il était d’ailleurs bien rempli en ce samedi midi.

Il était temps à présent de rejoindre le but de mon week-end : Úbeda, ville classée au Patrimoine Culturel de l’Humanité par l’Unesco en 2003. Cette ville a le double avantage d’avoir un centre historique magnifique, symbole de la Renaissance, et de se situer au milieu de la plus grande zone de plantation d’oliviers au monde. Ici aussi, il faut donc prévoir quelques jours pour profiter de toute cette richesse. Je m’attarderai moins sur l’aspect culturel qui mérite une visite approfondie avec les guides locaux et qui peut se décliner de jour ou de nuit, ou de manière plus ludique comme une pièce de théâtre mettant en scène des acteurs aux quatre coins de la ville.

Cette photo est un bel exemple d’architecture montrant un autre style d’hôtel Parador et au fond la Sacra Capilla del Salvador. D’autres églises et palais complèteront la visite, ainsi que la récemment découverte Synagogue de l’Eau.

Ah, j’oubliais, ici comme à Grenade, les tapas sont offertes avec les consommations, une bonne raison pour trainer un peu en terrasse, surtout celles qui ont vue directement sur la vallée Guadalquivir et son océan d’oliviers.

Les olives donc, parlons-en et rendons-nous au Centre d’Interprétation de l’huile et de l’olivier, récemment inauguré à Úbeda. Ce centre interactif est à la fois un musée, un lieu de formation, de dégustation, de réunion et bien sur un magasin qui vend toutes les huiles d’olive locales. C’est donc le point de départ idéal pour apprendre et comprendre ce secteur qui fait vivre toute la province.

Il faut déjà savoir que l’olive ne peut pas se consommer directement sur l’arbre, j’ai testé pour vous, c’est extrêmement amer. Il faut donc attendre la fin de l’automne pour les récolter, en tendant des bâches sous les arbres et en les secouant pour en faire tomber les olives. Elles sont ensuite transportées à la almazara (moulin à huile) la plus proche pour y être traitées au plus vite afin d’en extraire le précieux liquide. Elles sont d’abord écrasées ou moulues, autrefois ce procédé se faisait à l’aide d’un mortier tournant autour d’un axe tracté par un âne.

La version moderne est électrique et ce sont des marteaux métalliques qui broient les olives, noyaux compris. Cette pâte est ensuite « battue » ou mélangée par des pâles durant 10 à 20 minutes. Durant cette étape, de l’eau peut être ajoutée pour faciliter l’extraction de l’huile mais la température de l’eau ne doit jamais dépasser les 25ºC, sans quoi cela pourrait altérer les qualités de l’huile. La dernière phase est celle de l’extraction qui peut se faire soit par pression, soit par centrifugation, cette dernière étant la plus moderne et la plus efficace. Le résultat de ce procédé consiste en la séparation des éléments, donnant d’un coté un résidu constitué des peaux d’olives, des noyaux et de l’eau et de l’autre coté de l’huile vierge extra première pression. Car en effet les résidus peuvent à nouveau être pressés et donnent des huiles de qualité inférieure et de meilleur marché.

Il faut cinq kilos d’olives pour obtenir un litre d’huile de première pression.

Différentes variétés d’olives et différents temps de maturation donneront lieu aux différentes couleurs et qualités de l’huile mais la variété Picual est la plus représentée dans la région de Jaen ; pour le reste il y a 32 Dénominations d’Origines Protégées (DOP) et quelques 2000 marques d’huile en Espagne.

Je ne m’étendrai pas sur les bienfaits de l’huile d’olive pour l’organisme qui ne sont plus à démontrer mais vous pourrez en savoir beaucoup plus en venant sur place apprécier les qualités olfactives et gustatives de l’huile d’olive!

Tout cela m’amenait déjà à la fin du week-end, je pouvais regagner Grenade avec mes bouteilles d’huile en attendant la prochaine reco qui devrait a priori se faire sur le thème… du jambon ! Un autre mets d’Espagne, très bon pour la santé aussi.

Quel plaisir de pouvoir se faire plaisir…en travaillant !

Retrouvez en ligne le circuit spécial route des oliviers.

Contacter Eric pour plus d’informations sur les séjours dans le nord-est de l’Andalousie.