Le Brésil fait figure de nation riche en Amérique latine.
Malgré des inégalités sociales de grande amplitude, le pays connaît un fort taux de croissance.
Le tourisme est développé, compte des structures d’accueil de bon niveau, des guides ayant suivi des formations de qualité, souvent trilingues et, de façon générale, bien rémunérés.
Déséquilibre du flux
La fréquentation touristique se concentre sur une courte période de l’année. Elle est à son plus haut niveau, de façon ininterrompue, en juillet et août.
Elle est irrégulière et faible le reste de l’année.
Il serait souhaitable de la répartir de façon plus équilibrée sur la zone, objectif difficile à réaliser du fait de la structure même du flux (tourisme d’origine européenne, correspondant à la période des grandes vacances, juillet et août).
Favelas de Rio de Janeiro
Lors de leur passage à Rio, nous incitons nos clients à inclure dans leur programme, outre les visites classiques (Corcovado, pain de sucre …) une visite guidée des favelas de Rio.
Cette visite est organisée par une petite société pionnière dans le secteur : Favela Tour, qui propose de modifier l’image habituellement véhiculée par les favelas en valorisant ses habitants et en dévoilant toute la réalité des quartiers (pauvreté, violence et trafics certes, mais aussi travail, éducation, et vie sociale).
Par son action, Favela Tour génère des emplois locaux (guides, transporteurs …).
Elle reverse une part significative de ses revenus aux communautés, sous forme de financement de projets de développement ou à caractère social.
En 2013, cette contribution s’est élevée à près de 20.000 $us.
Développement de l’offre touristique dans des régions isolées
Nos propositions de séjour sont autant que possible orientées vers des régions peu visitées, à l’écart du tourisme de masse (Lençois Maranhenses, Chapada Diamantina, réserves écologiques de Bocaina et de Mamangua).
D’une part pour permettre à nos clients de vivre une expérience privilégiée, d’autre part pour mettre en pratique notre volonté de favoriser le développement par le tourisme.
Un exemple : les réserves écologique de Joatinga et de Mamangua, près de Paraty.
On y dénombre douze communautés « caiçaras », culture propre à une région où n’existe aucune route ou réseau électrique.
Cette population de pêcheurs subit les contraintes liées au classement de son lieu de vie en réserve écologique : interdiction de couper des arbres, importante diminution des surfaces agricoles autorisées, prohibition de la chasse, interdiction de construire.
Avec l’intensification, au cours de la dernière décennie, de la pêche industrielle au large et de ses conséquences néfastes sur le volume de poissons à proximité des côtes, le revenu tiré de la pêche diminue d’année en année.
Ainsi, il y a à peine dix ans, les habitants des communautés pouvaient vivre assez bien tant de la pêche que de l’agriculture, deux ressources aujourd’hui fortement limitées, voire compromise en ce qui concerne la pêche.
La perpétuation de leur mode de vie est menacée. Les jeunes vont à contrecœur grossir les rangs de la main d’œuvre bon marché des grandes villes, laissant la place à des investisseurs immobiliers qui sauront contourner les lois environnementales.
La situation est cependant loin d’être sans issue, et l’écotourisme représente une réelle solution alternative, si elle est bien mise en œuvre.
Depuis 2005, nous participons activement au développement touristique de quelques villages (Ponta Negra, Sono, Cajaiba) en créant des itinéraires de trek et en conduisant des groupes de randonneurs qui consomment localement des nuitées, des repas, et des services de guide.
Le développement d’un écotourisme soucieux de promouvoir la culture locale dans le respect de l’environnement se traduit par plusieurs phénomènes d’ores et déjà observables
- création d’une source de revenus supplémentaire
- amélioration des structures d’accueil
- formation de jeunes à de nouveaux savoir-faire (langues, animation, cuisine, secourisme, faune et flore …)
- échanges entre étrangers et Brésiliens
Après le succès des premières saisons, nous constatons aujourd’hui qu’il existe un double déséquilibre.
Déséquilibre des retours
Les bénéfices tirés du tourisme ne concernent encore qu’un nombre restreint de personnes, souvent unies par des liens familiaux.
Certes ce sont elles qui sont aujourd’hui les plus actives, les plus entreprenantes, les plus méritantes. Mais cela suscite jalousies et frictions au sein d’une communauté qu’il est délicat d’impliquer dans son ensemble.
Le travail de concertation avec les communautés et autres acteurs locaux se poursuit, afin de définir des objectifs communs, et les moyens à mettre en œuvre pour les atteindre.